Eloge de l'insécurité

Il est de ces livres où l'on comprend quelques idées qui interpellent et laissent à réfléchir et se questionner. Mais pour le reste.... difficile à suivre. Je suis preneuse si ce livre a été accessible dans son ensemble à une personne plus aguerrie.

Alan W. Watts est un philosophe, écrivain anglo-américain, spécialisé dans la spiritualité et les religions. Plus particulièrement, le bouddhisme zen, le taoïsme, le christianisme et l’hindouisme. Son œuvre et sa pensée ont eu une grande influence sur la contre-culture d’après-guerre. Il est cité par Jack Kerouac dans Les Clochards célestes, et figure en bonne place dans Les livres de ma vie d’Henry Miller. En 1951, il écrit The Wisdom of Insecurity (L’éloge de l’insécurité) où il questionne la quête, selon lui, insensée de l’humanité dans sa recherche constante de sécurité et de certitude. Cette obsession du contrôle, d’être tourné à la fois vers le passé et vers l’avenir, l’empêche de vivre l’instant présent. Et se prive par la même occasion d’une meilleure compréhension d’elle-même et du monde. Pour le lecteur occidental, cela fera raisonner davantage l’héritage philosophique gréco-romain. On retrouve ce genre d’injonction à vivre le moment présent chez les épicuriens et les stoïciens. Le fameux Carpe diem quam minimum credula postero : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». Ou encore cette fameuse citation de Séneque : « Pour être heureux, il faut éliminer deux choses : la peur d’un mal futur et le souvenir d’un mal passé ». Mais c’est davantage avec le taoïsme et le bouddhisme zen que Watts fonde sa réflexion. Je ne suis pas un grand lecteur d’ouvrages à tendance spirituelle. Mais c’est une lecture accessible dont le propos général est parfaitement compréhensible à la première lecture. Pour saisir les nuances que l’auteur apporte à son raisonnement, des relectures s’imposent. Aujourd’hui, avec l’engouement autour du « Développement personnel », c’est un ouvrage à redécouvrir.