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Résumé
Grands courants de pensée (1) Philosophie antique ¤ Socrate et la maïeutique Socrate se présente comme un accoucheur d'esprits : il aide les individus à se défaire de leur ignorance et à accoucher du savoir qu'ils possèdent en eux-mêmes (c'est la maïeutique). Il interroge son interlocuteur, et le pousse à confronter ses affirmations à des exemples concrets, à d'autres opinions pour le conduire à douter de ce qu'il affirmait au départ (c'est la réfutation). Socrate n'enseigne rien, mais il arrache son interlocuteur à la sécurité de ses idées toutes faites. ¤ Platon, du monde sensible au monde des Idées Le monde sensible, monde dans lequel nous vivons et qui nous est accessible grâce à nos sens, ne correspond qu'à l'apparence de la réalité. C'est le lieu des « opinions ». L'opinion est ce qu'on croit sans savoir pourquoi on le croit. Le monde sensible est un pâle reflet, une copie imparfaite du monde intelligible, monde des Idées accessibles à l'intelligence seulement. Ces Idées, comme le Juste, le Vrai, le Beau, le Bien... sont objectives parce qu'elles forment l'ordre, la cohérence, l'harmonie de l'univers. On peut détruire une roue en acier, mais non l'idée de cercle. ¤ Aristote, physique et métaphysique Le projet d'Aristote est de constituer une totalisation du savoir de son époque : il ne s'intéresse pas seulement à la philosophie abstraite, mais aussi à la physique, à la biologie, à la cosmologie, à la politique, à la logique. À la différence de Platon, Aristote ne méprise pas le monde sensible, mais considère que la science se constitue en s'élevant, par paliers, des faits particuliers aux vérités générales. Aristote s'est attaché par exemple à décrire des centaines d'animaux, à étudier les diverses constitutions des cités grecques. ¤ Scepticisme Fondé par Pyrrhon, le scepticisme ne nie pas la possibilité de la science et de la recherche, mais la possibilité de parvenir à la réalité absolue des choses. Le but du sceptique est de suspendre son jugement, c'est-à-dire de refuser, d'affirmer ou de nier quelque chose de la réalité. Pour cela, il met face à face une thèse et sa thèse opposée, puis il montre que toutes les deux sont aussi convaincantes l'une que l'autre. Il est donc impossible de trancher. La méthode est dite aporétique, l'aporie signifiant l'absence d'issue logique. ¤ Stoïcisme Les stoïciens pensent que l'univers est organisé selon une Raison universelle et que la raison de chaque être humain en est une parcelle. Dans le monde règne une nécessité absolue : le destin. Les stoïciens s'efforcent d'accepter ce destin : « La liberté consiste à vouloir que les choses arrivent non comme il te plaît mais comme elles arrivent » (Épictète). Afin d'être libre et heureux, il convient de distinguer ce qui est en notre pouvoir et ce qui dépasse notre pouvoir, ou du moins ne dépend pas entièrement de lui. C'est ainsi que le sage pourra rester impassible à tout ce qui arrive, sa raison individuelle étant en cohérence avec la Raison universelle. ¤ Épicurisme Dans un monde où tout est composé d'atomes et voué à la disparition, où règne le hasard et la nécessité, Épicure propose à l'homme de s'exercer au bonheur. Celui-ci s'identifie au plaisir. Le plaisir se comprend comme « vivre en conformité avec la nature » : c'est l'absence de souffrances physiques et de troubles de l'âme (ataraxie). Pour l'atteindre, il suffit de se détacher des quatre craintes majeures qui font obstacle au bonheur : la crainte des dieux, de la mort, de la souffrance, et la crainte de passer à côté du bonheur. Grands courants de pensée (2) Philosophie moderne ¤ Le rationalisme Le rationalisme considère que l'esprit humain peut former des connaissances indépendamment de l'expérience sensible. Selon Descartes, Spinoza et Leibniz nous avons dans notre esprit des idées innées, c'est-à-dire « nées avec nous ». Le rôle de l'expérience se limite à révéler ces idées, à les rendre présentes, actuelles. La pensée peut ainsi déduire, avec une nécessité démonstrative, les grandes lois de la nature. ¤ L'empirisme Pour l'empirisme, il n'y a pas d'idées innées. L'esprit est comme une table rase, une page blanche que l'expérience viendra remplir progressivement. Les lois de la nature ne peuvent être déduites démonstrativement, mais seulement induites par la répétition d'expériences particulières qui livrent non des nécessités mais de simples généralités. L'empirisme se méfie des idées abstraites comme celles d'« âme », de « substance » ou « matière ». ¤ Le contractualisme Les contractualistes affirment que le pouvoir politique est issu d'un accord passé librement entre les hommes. Ils distinguent deux moments : l'état de nature, puis l'état de société, le passage de l'un à l'autre s'effectuant par le contrat social. Il ne s'agit pas d'une description historique, mais d'une « fiction théorique ». Hobbes défend l'idée d'un pouvoir absolu ; Locke, celle d'un État limité à protéger les biens et les libertés des citoyens ; Rousseau, celle du pouvoir absolu du peuple où le citoyen, obéissant à la loi, n'obéit à personne en particulier. ¤ Kant et le kantisme La démarche critique de Kant consiste à examiner l'origine de nos connaissances, la manière dont elles fonctionnent dans les différentes régions de la pensée humaine, afin de préciser ce qu'elles peuvent légitimement affirmer, ou bien seulement supposer, ou encore seulement espérer. En dehors du cadre de l'expérience sensible, l'esprit humain est impuissant, il ne peut rien connaître mais il peut penser. Or une tendance spontanée pousse la raison à vouloir tout expliquer, au-delà de l'expérience possible. Dans ce cas, elle se met à déraisonner et à entrer dans des contradictions. Philosophie contemporaine ¤ Nietzsche et les philosophies du soupçon Nietzsche s'attaque avec virulence à la tradition philosophique et aux idées évidentes de son époque. Ainsi son annonce célèbre - Dieu est mort - veut sans doute signifier que nos croyances actuelles ne peuvent avoir cette évidence absolue, spontanée qu'elles avaient autrefois. En effet, si Dieu n'existe pas, que veulent dire le Vrai et le Faux, le Bien et le Mal, le Juste et l'Injuste ? Derrière les apparences, il n'y a plus d'« arrière-monde » d'où une vérité, une signification, un espoir pourraient être révélés. ¤ L'existentialisme L'existentialisme est moins une doctrine philosophique qu'une attitude. L'incertitude devant le sens ou le non-sens de la vie conduit à l'angoisse, de sorte que c'est le fait même d'exister, dans son étrangeté et son mystère, qui est au coeur de l'analyse. L'homme doit définir lui-même, selon Sartre, la signification de son existence. Personne ne peut le faire à sa place. C'est pourquoi l'homme est « condamné à être libre ». Des notions problématisées et des méthodes ciblées pour préparer l'épreuve du bac Une approche progressive et diversifiée des notions ¤ « Du mot au concept » pour s'interroger sur le sens philosophique de la notion à partir de son sens ordinaire et de son emploi dans le langage courant. ¤ Des « pistes de réflexion » pour se poser les premières questions que soulève chaque notion philosophique. ¤ Des « Découvertes » pour aborder la notion à partir de documents. ¤ Des pages « Réflexions » pour mettre en perspective les textes des philosophes. ¤ Des pages « Dossier » interdisciplinaires avec une riche iconographie, pour élargir le questionnement à d'autres domaines. Deux logiques méthodologiques ¤ Au fil des chapitres, des sujets commentés d'explication de texte et de dissertation avec des conseils de méthode, de rédaction et d'analyse. ¤ À la fin du manuel, une partie méthode avec des fiches pas à pas, illustrées par des exemples commentés. Ces fiches donnent des clés pour analyser, comprendre et mener à bien une réflexion philosophique construite et rigoureuse. ¤ Des pages « Repères et Distinctions conceptuelles » pour faire le point sur les concepts au programme, après chaque chapitre.