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L'unité de l'intellect : commentaire du De unitate intellectus contra Averroistas de Thomas d'Aquin

Vrin, 2004
Grand Format

Alain de Libera

Philosophie médiévale (scolastique)

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Prix neuf
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Résumé

Ce commentaire continu du De unitate intellectus contra averroistas de saint Thomas d'Aquin a deux objectifs: faciliter la compréhension d'une des oeuvres majeures du XIIIe siècle; proposer les éléments d'une généalogie du sujet remontant en deçà de l'«entrée» officielle de la subjectivité dans la métaphysique et la psychologie modernes à l'Âge classique. Rédigée à Paris, en 1270, l'oeuvre est tout entière consacrée à la réfutation de la psychologie philosophique d'Averroès (m. 1198) et de ses disciples latins, dont la thèse fondamentale est que le sujet de la pensée n'est pas l'homme, mais une substance, l'intellect, séparée du corps, «qui n'est pas forme du corps et est unique pour tous les hommes». Contre ce que Leibniz appelera le «monopsychisme averroïste», Thomas engage une triple critique: philologique et exégétique, historico-philosophique, philosophique ou conceptuelle, mariant par là les deux cultures du commentaire et de l'argument. Texte de philosophe, le De unitate n'est pas sans portée théologique: commencée sur le terrain de l'exégèse d'Aristote, la polémique antiaverroïste s'achève sur celui de la foi, du «conflit des Facultés» et des interventions du Magistère pour limiter l'autonomie de la réflexion philosophique (condamnations de 1270 et de 1277). On trouvera ici tous les aspects du dossier. Chacun des cent vingt paragraphes qui composent l'ouvrage est analysé dans son argumentation et contextualisé dans son contenu. Contre Averroès et les averroistae, Thomas invoque les «Grecs» et les «Arabes», Alexandre d'Aphrodise, Théophraste, Thémistius, Avicenne, Ghazãlï: on restitue ici leurs thèses. Il multiplie objections et analyses conceptuelles: on les suit, les explique ou les discute pas à pas. Au-delà de la déconstruction du mythe historiographique réduisant l'averroïsme à l'affirmation, fascinante mais inauthentique, que l'homme ne pense pas, c'est une histoire de la philosophie de l'esprit (body-mind problem) antique et médiévale qui est ici proposée, avec ses acteurs, connus ou anonymes, ses corpus, grecs, arabes et latins, ses réseaux de notions et ses complexes constitués de questions et de réponses, selon la méthode d'«archéologie philosophique» adoptée dans La Querelle des universaux, L'Art des généralités, La Référence vide et Raison et Foi.

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