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Résumé
L'oeuvre de Buñuel a une odeur de soufre. Le désir des hommes, aussi violent qu'inassouvi, est le centre de tous ses films. Son cinéma est aussi placé sous le double signe de la poésie surréaliste et de Freud. Il obéit à la logique du rêve et ses récits accueillent les images qui surgissent et s'enchaînent au rythme de l'inconscient. Sa liberté de ton et son indépendance radicale vis-à-vis de toutes les règles esthétiques, religieuses et sociales passent pour des provocations, et les sorties de nombre de ses films furent d'ailleurs synonymes de scandale, quand elles n'étaient pas tout simplement empêchées par la censure. Et pourtant, son oeuvre, qui s'étend des années vingt aux années soixante-dix, est riche aussi de sa diversité, marquée par l'histoire de son siècle et par ses rencontres, avec Federico García Lorca ou Salvador Dalí dans ses années de jeunesse et avec de grands producteurs, au Mexique ou en France. Paradoxe : Buñuel, considéré comme LE cinéaste espagnol, n'a tourné que cinq films en Espagne. Membre du groupe surréaliste, il débute par le cinéma muet d'avant-garde avec Un chien andalou et L'Âge d'or, puis réalise un documentaire sur une région pauvre de l'Espagne, Terre sans pain. La guerre civile espagnole le conduit au Mexique où il réalise des films populaires et des mélodrames qui alternent avec des oeuvres plus personnelles comme Los Olvidados et La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz. C'est en France que se tourne sa dernière période avec Le Journal d'une femme de chambre, Belle de jour, Tristana ou Le Charme discret de la bourgeoisie.