De vagues herbes jaunes

Françoise Bourdin avait 20 ans lorsqu'elle a écrit ce livre. Il était introuvable et ses deux filles ont voulu partager avec nous cette histoire. Alors certes il est un peu différent de ses autres titres et particulièrement court, mais malgré tout je le trouve assez abouti. Ici toute l'histoire repose sur la psychologie du personnage de Cyril, le dernier des Montignac. Tout tourne autour de lui, de ses tourments. Et en effet, Cyril a plutôt mal commencé dans la vie puisqu'il est né le jour du début de la seconde guerre mondiale. Il a clairement manqué d'amour dans sa famille et a toujours connu la solitude. Il n'est guère attaché qu'à son chien et ses fusils. On est maintenant en 1969 et Cyril se retrouve seul au domaine du Peyrou, croulant sous les dettes avec des bâtiments qui partent en décrépitude et une terre laissée à l'abandon. Cet héritage trop lourd à porter va le mener à envisager l'impensable pour les habitants du coin, la vente du domaine. " C'est à Verlaine que j'ai emprunté le titre. Il s'agit d'un récit de fiction pure, qui réunit déjà tous mes thèmes de prédilection : la famille, la place de chacun dans celle-ci, la part du destin et celle du libre arbitre... " - Françoise Bourdin Même s'il n'est pas spécialement attachant, on comprend Cyril qui n'a pas connu l'amour de ses parents, qui s'est forgé seul au fil des années. Et cela le rend du coup touchant. Au final, je trouve que cette histoire peut se suffire à elle-même, même si j'aurais bien aimé savoir ce que Cyril devient par la suite. La plume est déjà riche et fluide à la fois, c'est un roman que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir. On comprend pourquoi Francoise Bourdin a eu tant de succès par la suite.