Une histoire des loups

... Je vais pas très bien. Enfin je crois, je sais pas vraiment. ... Tu vois y'a Emily Fridlund, que je connais pas parce que c'est son premier roman, en fait elle décide de raconter l'histoire de Madeline et je trouve ça dingue le sentiment que ça laisse une fois que t'as été jusqu'au dernier point de la dernière page (et que t'as lu les 300 pages d'une traite genre sans voir la soirée passer. VLAN). La narratrice, Madeline, nous livre des épisodes de sa vie passée dans le Minnesota, en plantant un décor d'une Amérique ayant subi une crise, laissant derrière elle des résistants, des doux rêveurs, des âmes perdues qui refusent la modernité, la ville, et qui vont se réfugier dans. Dans. Tu verras, je dis rien. Une histoire des loups, c'est un secret mon vieux. (déjà avec un titre comme ça c'est compliqué pour moi d'être objectif tu sais ? mais alors le contenu il m'a explosé la relativité en plus de ma façon d'aborder les choses dans la vie et par rapport aux autres). En fait je disais que c'était l'histoire d'un secret. Ou plutôt d'un récit vue par une ado pleine de vie, amoureuse de la nature mais qui... Bon tu vois, y'a quelque chose qui débloque dans Madeline. Et y'a quelque chose qui débloque autour d'elle surtout. Mais forcément on se rend compte de rien, on sait qu'à un moment donné ça peut faire mal mais on continue de rien voir, on se demande quoi et puis. Et puis tu te rends compte que la subjectivité, les différents moyens de percevoir les choses, les connections, les coïncidences, tout ça c'est sacrément important. Et ça peut vous modifier toute la façon de voir une histoire, surtout quand ça t'arrives à toi et que t'es aux premières loges. C'est l'histoire d'une année passée où Madeline doit garder Paul, un petit garçon de 5 ans, qui s'est installé en face de chez Madeline avec ses parents, Léo et Patra. Tu vois pour moi avant chez Gallmeister, y'avait David Vann, c'était LE romancier de chez eux. Qui te faisait prendre coscience de ta place ridicule face à la nature et aux dysfonctionnements psychologiques chez les êtres humains. Bin maintenant pour moi ce sera pu seulement David Vann, y'aura Emily Fridlund aussi. J'ai un trou à la place du bide et j'ai du brouillard dans les neurones, anesthésié mais quand même conscient de m'être fait retourner comme une crêpe. Ça mon vieux, c'est de la littérature que j'aime. Que je veux pouvoir lire toute ma vie, à défaut de pouvoir vivre les espaces pour de vrai et analyser l'être humain avec un tel talent. C'était presque trop bien, presque parce qu'en fait c'était parfait.

Minnesotta, Madeline, une adolescente marginale vit avec ses parents – deux anciens hippies- au milieu des bois, en bordure de lac. Au fil du récit, elle revient sur une année particulière de son existence ; une période dont elle peine encore à dicerner chaque ressort et aboutissement, mais qui aura su marquer sa personne au fer rouge. Il y a d'abord les relations glaciales avec sa mère, pudiques avec son père ; ce professeur d'histoire à la personnalité ambiguë… Jusqu'à ce couple qui s'installe sur la rive d'en face et qui la fascinera à tel point qu'elle en deviendra le greffon temporaire. Madeline n'aura de cesse d'observer ses semblables, dans une sorte d'art contemplatif de la fixation, poussant l'obsession dans les retranchements les plus obscures de la raison. Paradoxalement, et c'est ici que réside le tour de maître de ce roman, les personnages sont assez nébuleux, leurs contours souffrent mille ellipses. Ces personnages évasifs nous donnent l'impression de n'être que des éléments de conscience, ils sont relégués au rang de souvenir. le passé souffre du passé et le général s'amoindrit au profit du détail. Et c'est bien ce qui fait le charme de ce roman, le dénigrement des évidences au profit de ces détails à foison, ces impressions volées, ces odeurs endormies et couleurs chatoyantes. le tout superbement mis en valeur par une plume incisive. En immersion totale dans cette nature dominatrice, l'écriture d'E. Fridlund crépite comme un feu de bois, resonne sous l'épiderme. de telle sorte qu'on prend plaisir à se draper de ce phrasé musical. Si une Histoire des loups s'inscrit parfaitement dans le genre du Nature-Writing, il échoue cependant dans celui du thriller psychologique. Il propose davantage une réflexion sur la porosité entre le monde des adultes et celui des enfants, le personnage de M. Grierson en serait l'étrange trait d'union. Paul, Madeline ou même Lily pâtissent des lubies et croyances de leurs parentes : mode de vie, choix… si les errances sont multiples, les répercussions le sont en conséquence.

J’ai avancé laborieusement il faut le dire même si c'était très contemplatif. À travers ses yeux, l'on découvre une merveilleuse nature qui abrite la faune. Elle connaît tout cette jeune fille pas comme les autres et cela oui ça m’a plus mais pour ce qui est du reste, je n’ai peut-être pas compris la subtilité

Je n’ai pas aimé le style d’écriture, beaucoup de longueur, je n’ai pas compris ou l’auteur veut nous emmener, je n’ai pas pu le finir... je n’ai aimé que la couverture... J’en attendais autre chose

Bon style (quelques petits défauts de traductions mois à part), belle intrigue, une ambiance subtilement étrange, l'angoisse et le mystère montent crescendo. Le tout baigné par l'atmosphère si particulière et bien décrite de la nature et des grands espaces américains. À découvrir !