Le chagrin

Récit sans complaisance, honnête certainement, violent parfois, dramatique pour certains, courageux, nécessaire pour l’auteur. Il nous montre combien l’enfance peut être marquante dans la vie d’un homme, régir inconsciemment ses actes en miroir ou en opposition. Il s’y dégage un profond ressentiment sur sa mère, une admiration mêlée d’incompréhension pour le père et un étrange lien avec ses nombreux frères et sœurs. L’auteur reste honnête avec lui-même, ne s’épargne pas, ne tait pas sa lâcheté, ses faiblesses, ses contradictions et ses erreurs. Récit en plusieurs étapes familiales pour comprendre les fondations de cette grande famille, étapes personnelles de son enfance, sa vie d’adulte blessé, meurtri. Chronologie des faits, des sentiments, indispensable pour comprendre: écrire pour ne pas mourir, écrire pour s’en sortir égoïstement peut-être, quitte à renier sa faille et s’en exclure. Pour ou contre la mise en pâture de cette famille réelle, non imaginaire? A vous de voir! pas

De l'Occupation jusqu'à nos jours en passant par la guerre d'Algérie et Mai 68, des avenues chics de Neuilly aux cités dortoirs de Rueil, Lionel Duroy retrace l'itinéraire chaotique d'un enfant, puis d'un homme, pris au piège d'une odyssée familiale désastreuse. C'est également un réquisitoire de l'auteur contre sa mère, une manière pour lui d'exprimer ce qu'il a ressenti au cours de son enfance et de son adolescence chaotique. Dans ce roman autobiographique, Lionel Duroy nous raconte le chagrin et la souffrance. L’incompréhension totale face à des parents que tout oppose et qui pourtant vont donner naissance à onze enfants et creuser un peu plus le gouffre qui est en train de les engloutir. Mais, il nous raconte aussi l’émerveillement et les joies procurés par le quotidien. Une reconstruction lente à travers l’écriture et les mots sans crainte du séisme qu’ils vont provoquer. Une écriture qui vous entraîne toujours un peu plus loin dans la réflexion sur les relations humaines et les événements qui feront l’Histoire. Un roman poignant qui fouille avec beaucoup de réalité et de justesse les mentalités françaises des cinquante dernières années. "A l'origine de ma venue au monde, de notre venue au monde à tous les onze, il y a l'amour que se sont déclarés nos parents. Toutes les souffrances qu'ils se sont infligées par la suite, toutes les horreurs dont nous avons été témoins ne peuvent effacer les mots tendres qu'ils ont échangés durant l'hiver 1944."

Je ne sais pourquoi j'adore ce livre. Peut-être parce qu'il me renvoie à ma propre existence, bien que mon histoire soit très différente. Belle écriture, sensible et dure à la fois.

Une autobiographie qui pourrait paraître fastidieuse car peu de dialogue mais un récit passionnant d’une famille frappée par l’empreinte de deux familles qui ont fait des choix structurants à l’aube de la seconde guerre. Des personnages très typés un père fantasque et totalement dominé par son épouse au risque de ruiner l’équilibre de sa famille de dix enfants. Une mère perchée dans un délire farouche de paraître et de défendre une classe sociale qui lui échappe totalement et des enfants qui poussent comme ils peuvent dans ces terribles événements.

Des bourgeois déchus qui n'ont plus que leur nom à particule, élèvent 10 enfants et vivent au-dessus de leurs moyens en espérant conserver leur standing. Cette vie décrite par l'auteur, un des fils aînés de la fraterie, est déroulée sans pincettes et va même jusqu'à écrire qu'il aimerait tuer sa mère... une biographie incroyable ! Prêté par Hélène, au cercle de lecture