Tu marches parmi les ruines

J'ai été très embarrassé par « Tu marches parmi les ruines » de Tyler Keevil. Tout d'abord je n'ai pas cru une seule seconde à l'histoire dont évidemment je ne dirai rien pour ne pas gâcher le plaisir de futurs lecteurs de cet avis puis du livre. Ni le point de départ, ni le point d'arrivée, ni aucune des péripéties intermédiaires, rien ne m'a vraiment convaincu ou emporté et j'ai trouvé beaucoup d'invraisemblance. Ma lecture en a été considérablement freinée. Ensuite, la narration à la deuxième personne du singulier m'a laissé perplexe : il existe de meilleurs procédés littéraires pour embarquer le lecteur que de paraître le tenir à l'écart par ce tutoiement du narrateur envers l’héroïne du roman (même s'il est possible qu'en anglais le « you » n'ait pas la même portée que le « tu » français). En outre, ce narrateur, qui dis quand même « je » durant quelques pages pour se présenter et expliquer son rôle dans l'histoire, est un des personnages les plus falots du livre. Enfin, et a contrario, j'ai apprécié dans ce livre le métier de l'auteur : ce livre est bien fait c'est incontestable. La construction en flash-back constitué d'assez courts chapitres donne le rythme et entretient le suspense : sans croire à l'intrigue, j'ai quand même eu envie de savoir ce qui allait arriver aux personnages. L'écriture est agréable, précise et, surtout,variée. Les personnages sont bien campés pour la plupart, leur psychologie et et leurs motivations sont assez finement analyséesn un rôle prééminent est donné aux femmes, les méchants sont très méchants. Les descriptions des paysages sont hyper-réalistes et permettent de se projeter à Londres, Prague ou Dresde, ou même en Ukraine. Les situations sont clairement exposées et les transitions entre elles sont multiples, nettement détaillées ou au contraire elliptiques, évitant ainsi au lecteur de s'ennuyer. Au total, ce livre n'était pas pour moi mais ça n'enlève rien à ses qualités !