MouffetteMasquee- 16/11/2019

Un cri du coeur

Résumé : Karine naît dans une « famille à problèmes », en 1997. Des parents alcooliques, immatures, incapables d'amour et d'empathie, d'un égoïsme crasse. La génitrice (je ne peux me résoudre à dire « mère », ce serait insulter toutes les mamans du monde) se prostitue - plus par plaisir que par réel besoin d'argent - a eu un premier enfant, 10 ans plus tôt, qu'elle a massacré de 171 coups de couteau quelques jours après sa naissance. Le géniteur, stérile, mais tellement bête pour ne pas comprendre qu'il ne peut être le père, est un pervers qui aime matter les femmes sous la douche. Tous deux sont sales, vulgaires, dégénérés et violents. Le jour où ils accueillent un pédophile récidiviste chez eux, le calvaire de Karine se transforme en véritable enfer sur terre, livrée à lui par ses parents. La famille de la pauvre Karine ? Tous ferment les yeux. Sauf sa marraine, Laurence, une vraie bonne fée. Alors elle fait un signalement, afin d'alerter les services sociaux du danger du ce « foyer ». Mais il tombe aux oubliettes. Il y en aura beaucoup d'autres, de signalements : les voisins, l'école, les travailleurs sociaux, Laurence à nouveau. Mais rien. Personne ne bouge, « Il n'y a aucun problème dans cette famille ». La Justice ferme les yeux, l'État également. Le combat acharné de Laurence, pour la survie de Karine d'abord, puis pour que justice lui soit rendue, va durer des années. Mon avis : Je termine ce livre et suis révoltée : comment peut-on abandonner une enfant à une telle violence ? Comment peut-on refuser de voir que Karine subissait des viols à répétition alors que tout le monde savait, ou, a minima, s'en doutait ? Il y a des signalements, on décide de ne pas les entendre. Jusqu'à faire passer Laurence pour une menteuse, une « sorcière » qui n'est là que pour emmerder le  monde. Quelle injustice, quel gâchis... On peut faire des erreurs, mais on le reconnaît, on essaye de réparer, car la vie d'une fillette est en jeu ; c'est plus important que n'importe quel  ego, que n'importe quel orgueil mal placé. J'ai envie de pleurer, la gorge nouée. Toutes les personnes censées la protéger l'ont laissée se faire massacrer, broyer, autant physiquement que psychologiquement. Et tout ça pour quoi ? Pour ne pas reconnaître ses torts ? Pour ne pas avoir un dossier de plus à traiter ? On parle d'une personne, de la vie d'une enfant, pas d'un vulgaire conflit de voisinage. Mais non, rien n'y fait. Et personne ne se remet en question. Vous êtes des adultes, bordel ! c'est votre rôle de protéger les mineurs en danger. Qui plus est, c'est votre métier, vous l'avez choisi ! Une telle lâcheté est abjecte. Envie de vomir, de tout casser. Je savais que ce livre allait me toucher, de par le thème abordé, mais rarement je n'ai été aussi écoeurée par autant de malveillance et de négligence.