Faucheur de troubles

Ma première lecture de l'an 2022 débute donc sur une série se terminant en douze tomes : Angels of Death! Il y a bien longtemps que je souhaite me procurer cette série et découvrir son univers. Bien que l'anime soit déjà disponible, je désirais d'abord passer par le papier avant d'interagir avec l'écran. Nous entrons directement dans l'histoire en faisant la rencontre de Rachel, une jeune fille de treize ans hospitalisée et suivie par un psychologue après qu'elle était témoin d'une mort dont on ne connaîtra pas tous les détails dans ce premier tome. Toutefois, lorsque celle-ci se réveille, elle se retrouve enfermée dans un sous-sol nommé B6. C'est désorientée qu'elle se met à la recherche d'une sortie ou d'une personne qui pourrait l'éclairer sur la situation. Malheureusement, ses idées vont davantage s'embrouiller lorsqu'elle tombe sur l'article d'un journal exposé sur une paroi, relatant les faits sur un tueur en série. Un peu flippant lorsqu'elle découvre une scène de crime un peu plus loin et des inscriptions sous forme d'énigmes écrites au mur. Rachel ne le comprend pas encore, mais elle est entrée dans un jeu dans lequel elle s'est malencontreusement engagée. Une sacrifiée, voilà ce qu'elle est devenue. Elle va devoir s'armer de courage et de logique afin de gravir les niveaux et sortir de ce jeu en un seul morceau. De toute évidence, nous connaissons les règles des jeux en général : dans ce sous-sol lugubre vit l'ennemi ultime à combattre, celui qui nous donnera la clé pour passer au niveau suivant. Ce boss final n'est autre que Zack. Grand et frêle d'apparence, il se balade avec une faux sur son épaule. Notre meurtrier en série n'a rien de banal, puisque son corps est entièrement recouvert de bandages. On pourrait facilement le confondre à une représentation caricaturée de la grande faucheuse. Zack ne perd pas de temps pour imposer ses intentions à Rachel : il veut la tuer et contempler le désespoir dans ses yeux avant qu'elle ne rende son dernier souffle. C'est ainsi qu'une poursuite se fait dans le sous-sol B6. Une enfant pourchassée par un meurtrier donne tout de suite l'image d'un récit plutôt glauque, mais le caractère de Zack va faire pencher la balance puisque celui-ci n'a rien d'un homme charismatique et intimidant. Au contraire, il me fait franchement rire dans sa façon d'agir et d'anticiper les situations. Zack adore rire de ses bêtises, il est impatient et surtout il se fout d'absolument tout. Autant de la vie que de la mort, ce qui le rend maladroitement insensible. Pour une fois, nous ne sommes pas face à un « méchant » au passé douloureux, il semble né ainsi, ou peut-être a-t-il tellement souffert qu'il ne se souvient plus de ses derniers actes d'humanité. Ingénieuse, Rachel va réussir à atteindre le sous-sol B5 où elle y retrouvera Danny, son psychologue. Soulagée, elle tente de chercher un moyen de s'en sortir en compagnie de son médecin. De fil en aiguille, nous découvrons que Danny à une fascination douteuse pour les globes oculaires… il ne cesse d'en parler et je dirais mieux ; il ne faut que bavarder. Petit à petit, Rachel va commencer à se méfier de Danny dont nous connaîtrons la raison de son obsession et contre toute attente, c'est Zack qui la sauvera de ce deuxième boss. Après une difficile révélation, Rachel abandonne la partie et ne souhaite qu'une chose : mourir. Quant à Zack, il devient un sacrifié pour avoir enfreint le règlement. Tous deux vont alors réussir à trouver un commun accord. Rachel va aider Zack à sortir de ce jeu, celui-ci n'étant pas très futé, et en échange, une fois dehors, il devra tuer Rachel qui désire en finir avec la vie. La question qui reste en suspend est : comment vont s'entendre et s'entraider deux personnes qui n'ont absolument plus rien à perdre ? J'ai beaucoup apprécié ma lecture bien que le début soit un peu long à démarrer et les dialogues plutôt faibles, c'est pourquoi je ne lui attribue pas une note excellente. À mes yeux, ce premier tome n'est pas assez solide pour se faire une bonne image de la suite des événements qui, je pense, seront beaucoup plus mouvementés. Heureusement pour moi, je me suis procuré les trois premiers tomes, nous verrons dans mes prochaines critiques comment l'histoire évolue. De plus, je me suis beaucoup attaché à Zack. Premièrement, car je suis du genre à croire aux méchants qui deviennent gentils, mais aussi parce qu'il a beaucoup d'humour à travers son cœur de pierre. D'un point de vue graphique, Angels of Death me fait penser aux mangas d'anciennes générations. C'est assez flagrant quand on regarde comment sont dessinées les expressions du visage telles que les yeux ou la bouche. Il reste très beau, mais un peu brouillon par moment sur certaines actions, il m'est arrivé de ne pas saisir comment se sont déroulées des scènes comme celle de Rachel fuyant Zack à leur première confrontation. Je l'ai comprise en visionnant rapidement le premier épisode de l'anime. L'auteur souhaitait nous introduire le suspens et le stress de rencontrer des personnages angoissants et c'est une réussite, même si Zack et Danny ne sont pas des êtres cauchemardesques. Vous pouvez donc vous procurer ce tome sans avoir peur de ne pas fermer l'œil de la nuit, mais je le déconseillerais aux moins de douze ans.