Les douleurs fantômes de Mélissa Da Costa

Cet opus fait suite à "Je revenais des autres" que je n'ai pas lu mais finalement ça n'a pas d'importance pour la découverte de ce tome Un groupe d'amis abîmés et désunis depuis longtemps... et puis l'appel au secours de Rosalie et l'univers stable mais pas vibrant de Ambre tremble, brûle, a besoin de rédemption, d'être ressuscité. Ça part de là, le retour au point de départ pour clôturer ce qui doit l'être. Depuis Frontignan il y a 5 ans, elle en a mis du temps à se remettre de l'abandon de Tim et puis elle a tout coupé jusqu'à ce Noël où Rosalie la sollicite... elle ne peut pas dire non. Une histoire d'amis et de couples faits, défaits, pas à faire, à ramener à la vie, à recréer... une histoire faite de vie, de tristesse, de regrets, de révolte, de rêves et d'amour, où le trio Ambre/Tim/Anton est le socle. L'amour au cœur de tout. Celui qui porte un couple, qui répare un ami, qui guide tes choix, qui te fait lutter contre la morosité, qui te consume ou te sublime... bref celui que tu ressens encore même quand il est fini. Mélissa Da Costa manie la plume avec souplesse. Sa prose est simple mais les émotions qui en émanent sont complexes. Elle remue, bouscule, percute, se calme puis recommence. J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire mais la lenteur du début est ensuite gommée par la singularité de la relation de ces "autres" qu'on aime voir évoluer les uns auprès des autres, les uns avec les autres. Le happy end est prévisible mais n'enlève pas le sourire sur mes lèvres quand je le lis. Un bon feel good qui fait du bien malgré les sujets graves que l'auteure aborde comme le handicap, le deuil, les violences physiques... et puis d'autres plus légers parce que la vie c'est ça. Un équilibre entre douleur et douceur, force et fragilité, amour et haine... Un petit bijou pour les émotifs