Madeleine raconte …

Racontez son histoire si exceptionnelle dans une BD, trop peu pour elle !!! Mais quand Madeleine Riffaud apprend que cela pourra toucher un public bien plus large qu’elle ne l’imagine tant ce média a pris en maturité depuis quelques années, elle accepte. Sa rencontre avec le scénariste Jean-David Morvan et son éditeur effacera toutes ses dernières hésitations. Dès lors les rencontres durent des heures pendant lesquels les souvenirs s’égrènent, les uns après les autres, sans que les auteurs ne voient passer le temps. Morvan et le dessinateur Bertail réalisent ce premier tome absolument sublime dans lequel Madeleine raconte sa jeunesse, enfant espiègle, presque garçon manqué qui chasse et qui n’hésite pas à relever les défis lancés par les garçons du village. Mais la guerre éclate, alors c’est l’exode et la cruelle perte de son grand-père qui la marque très profondément. Atteinte de tuberculose, c’est dans un sanatorium qu’elle est soignée et qu’elle rencontrera celui dont elle tombera amoureuse. Elle, qui hait particulièrement les nazis, est prête à faire de nombreux sacrifices pour entrer en Résistance, alors qu’elle n’est même pas majeure. Elle devient Rainer, son nom de Résistante. Marcel, lui, la mettra en contact avec des réseaux afin de lui donner ses premières missions. L’occupation, la répression, les réseaux des maquis, la collaboration, tout y est parfaitement raconté et pose les base d’une histoire dont on a hâte de connaitre la suite. Les planches pleines pages sont magnifiques et montrent souvent la réalité la plus crue de ce qu’est la guerre. BD dans la BD, l’encart final explique comment les auteurs ont recueilli les paroles de Madeleine, sources historiques qui constituent un témoignage essentiel sur la guerre, sur un engagement et sur une vie au service de la liberté.