Ezekielle- 28/05/2024

Une intrigue palpitante

Comme pour JIM, on est directement plongé dans l’ambiance – noire – du roman, avec un prologue mettant en scène le meurtre d’une jeune femme. Tout au long de la première partie, l’ambiance principale de l’histoire est très noire, façon Maigret, et avoir pour narrateur l’un des flics commis sur l’affaire, accentue encore davantage cet effet. On visualise le déroulement de l’enquête dans des nuances de noir et blanc, voire de sépia, parvenant même à entendre résonner à nos tympans (heureusement intact) la musique qui accompagnerait celles-ci. Bien que l’intrigue se passe à notre époque, avoir choisi ce personnage comme narrateur et cette façon de dépeindre les différents tableaux, nous transpose dans un polar sombre des années 60/70 avec délectation. La seconde partie, débute plusieurs mois après le meurtre de la jeune femme et se ressent plus moderne de façon générale, n’ôtant cependant rien à l’histoire. Très vite, une seconde victime fait son apparition, remettant en cause les conclusions de l’enquête précédente et l’arrestation de son assassin présumé. Des flashbacks ponctuent l’histoire, permettant de mieux cerner qui était, de son vivant, la jeune et riche Elise de Fontaine et mettant en avant une inconnue. Ces dernier nous aiderons, nous lecteurs, à déduire qui pourait être l’auteur.e des atrocités perpétuées. Plus l'intrigue avance, plus on a hâte de découvrir les réponses aux questions "qui?" et "pourquoi?" Points négatifs : Les personnages ne sont pas attachants, que ce soient les victimes, leur entourage ou les divers intervenants. Les Capitaines Lekervellec et Caron sont sympathiques mais ne réveillent pas l’affection. A contrario, la Commandante Ortiz est parfaitement antipathique. Loic Gry agrémente ses descriptions de façons très (trop peut être au vu du contexte) lyrique et parfois hors propos, mais, malgré quelque longueur, l’histoire se lit aisément et avec « plaisir », nous entrainant dans un page-turner élaboré. N’oublions pas qu’Ici sans toi, est un premier roman et qu’il est donc normal de parfois se perdre un peu en conjecture. Il est un auteur qui a sans nul doute sa place parmi les maîtres du polar.