Traverser les orages ⛈

L’adolescence nous donne le sentiment d’être sur une plaque tectonique glissante et instable allant à la dérive, où la moindre tempête peut nous faire dangereusement vaciller, jusqu’à ce que celle-ci vienne cogner et s’emboîter au monde étrange des adultes, le monde de l’inconnu avec ses propres codes et son propre langage. On dit que l’adolescence n’est qu’une passade mais elle n’en est pas moins cruciale pour le futur adulte que l’on sera. Dans ce roman, on suit les aventures de Liv, 16 ans. J’ai eu la sensation d’être revenue 10 ans en arrière en train de noircir les pages d’un de mes journaux intime avec le même regard sarcastique sur ce qui m’entourait et avec cette pointe d’auto-dérision. Ici, Liv s’adresse directement à son lecteur, elle partage son quotidien, ses habitudes avec ce qu’elle appelle sa « confrérie » , ses rêves et ses souvenirs . Et puis un jour, l’orage vient s’abattre au dessus de sa maison et vient éclater sa petite bulle ainsi que l’équilibre familial. Liv se retrouve en perte de repères, c’est un énorme chamboulement. Lorsque les éclairs se succèdent, on essaie de garder la tête hors de l’eau, on patauge dans la gadoue alors parfois il est plus simple d’enfouir là tête sous le sable et d’attendre que ça passe. Il faut dire que pour jouer l’autruche, les adultes se défendent bien. Bien que Liv nage dans l’incompréhension totale, je l’ai trouvée touchante et mature sur certaines choses. L’amitié qui la lie à ses amis est rare et indéfectible, et certains adultes qui l’entourent sont revigorants et sont la preuve que certains ont gardé l’âme de l’enfant fantasque qu’ils étaient. Ce roman aborde également la complexité des relations parents- enfants. Parfois, pour préserver leurs enfants, les parents peuvent se montrer indélicats ou maladroits. Pour être honnête, pendant les 70 premières pages du roman, je ne me suis pas sentie foudroyée par les émotions comme je l’avais lu dans beaucoup de retours sur bookstagram. Je me suis dit que ce roman n’était peut être fait pour moi et ça ne voulait pas dire pour autant que c’était un mauvais roman. J’ai été surprise de voir l’intrigue prendre en intensité par la suite et je me suis laissée embarquée. J’ai passé un bon moment. C’est un bon roman qui je pense plaira à beaucoup de jeunes. Les orages viennent couper l’électricité de notre bonheur mais ils nous apprennent à percevoir dans le noir les rayons de soleil que nous avons dans notre vie et d’apprécier leurs valeurs. Quoiqu’il arrive, le soleil arrivera toujours à percer la couche nuageuse. Mais pour profiter du bonheur il faut accepter les épreuves que la vie met sur notre chemin.