Un roman singulier

Laure est malade. Laure va mourir, d’ici deux à trois années. C’est ainsi que Miracle démarre, enveloppé par la tristesse d’une vie gâchée, bercé par la plume sensible et plaisante de Solene bakowski. La mort lui fait peur, comme à nous tous, mais Laure est vivante, alors Laure se bat. Pour sa mère, pour sa sœur, pour l’exemple. Pour elle. Laure se bat, parce qu’elle n’a pas le choix. Laure se bat et en paiera le prix. Le prix d’aimer. Le prix d’être aimé. Heureusement, il y a l’espoir, celui en qui on ne préfère pas croire, parce qu’espérer c’est douter, et que douter, ça fait peur, et que douter, ça fait parfois mal. Faudrait pas croire au Miracle non plus. Même si on y croit toujours un peu, et qu’en plus ce roman s’appelle ainsi. Je n’avais jamais lu cette auteure. J’ai rencontré ses mots, ils ont rencontré mes yeux. Touchants précis, j’ai apprécié les lire, ses mots et son histoire qui serre un peu la gorge, qui la serre même beaucoup. Et ça, malgré son rythme parfois décousu, malgré son intrigue qui s’arrache dans tous les sens. On pourrait s’y perdre, mais ça on lui pardonne, à l’auteure, surtout lorsqu’une histoire est aussi bien racontée. Surtout lorsque cela fait la spécificité de ce livre. Miracle nous emmène en voyage au cœur de l’humain, de sa bienveillance d’abord, de sa noirceur ensuite. De sa folie aussi, car la maladie fait souffrir, et la souffrance ça rend fou. L’auteure voit claire, l’auteure voit triste. Derrière son charmant sourire, elle pointe du bout de sa plume la complexité de nos sentiments avec une lucidité impressionnante. Si Miracle ne fut pas un coup de cœur absolu, je l’ai néanmoins savouré jusqu’ à la dernière ligne. Sûr que je m’attarderai de nouveau sur l’œuvre de cette talentueuse auteure. Merci de m'avoir lu. Cyril.