Un témoignage émouvant et nécessaire

En mai 1943, à Izieu dans l'Ain Sabine et Miron Zlatin fonde une colonie. Une grande maison où trouvent refuge des enfants juifs âgés de 4 à 17 ans.Des enfants d'origines diverses française, polonaise, autrichienne, allemande... Le 6 avril 1944, à l'heure du petit déjeuner, les rires des enfants résonnent soudainement tus par l'arrivée des allemands venus les rafler. Ce matin-là, 44 enfants et 7 adultes sont embarqués dans deux camions.  De cette rafle, une seule personne survivra : Sabine Zlatin. J'aime beaucoup les récits historiques, particulièrement ceux sur la seconde guerre mondiale. Je ne pouvais donc pas passer à côté de ce roman graphique qui me faisait de l'œil et dont au même moment sortait en librairie le témoignage de l'un des enfants d'izieu, parti quelques semaines avant la rafle. Pour en revenir à cette bande dessinée, l'histoire commence avec les allemands arrivés à la colonie embarquant les enfants terrorisés et les adultes s'occupant d'eux. Léon Reifman parvient à s'échapper. Venu passer les vacances pascales avec sa soeur et ses neveux, il arrivera à s'enfuir et sera l'un des témoins de cette sombre histoire. La bd retrace donc toute cette période concernant les enfants d'Izieu : l'incompréhension des habitants et des voisins,leur impuissance, l'enquête menée par la gendarmerie et le maire de la ville, l'attente et la peur de ceux qui les attendent. On suit également le destin de ces enfants et des adultes, de Lyon à Drancy, de leur déportation jusqu'à leur extermination. La rafle d'izieu c'est aussi le procès de Klaus barbie, l'un des barbares nazis ayant commandité cette opération. C'est un récit très émouvant, dont les témoignages des habitants d'Izieu, de Sabine Zlatin et Léon Reifman invitent à ne pas oublier ces victimes innocentes. Un livre à avoir dans sa bibliothèque et très accessible pour les adolescents. "Nous ne pouvons pas accepter de vivre dans des sociétés où des personnes se sentent menacées, subissent des discriminations et sont privées de leurs droits au quotidien, uniquement en raison de leur identité et de leurs convictions; La meilleure façon de rendre hommage aux victimes de l'Holocuaste est de lutter chaque jour contre la haine" Pascal Bresson