"Comme veuve, Michaela est infatigable, alerte. La vie de veuve est celle d’une pénitente portant son cœur (grotesque, sanguinolent) à l’extérieur de son corps."
Originaires du Massachusetts et mariés depuis une dizaine d’années, Michaela et Gérard arrivent à Santa Tierra, dans le Nouveau-Mexique, pour huit mois. Universitaire renommé et respecté, Gerard s’est vu offrir un poste dans un institut universitaire renommé, le temps d’un semestre. Quant à Michaela, son mari lui aura trouvé un cours d’écriture à enseigner, une fois par semaine. Alors qu’ils ont tout pour être heureux et qu’ils voient cette proposition comme un voyage à ne pas manquer, Gérard tombe soudainement gravement malade et se voit dans l’obligation d’être hospitalisé de toute urgence. Alors que les jours s’égrainent, Michaela doit faire face à l’insoutenable perspective de son veuvage et tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau, isolée de ses proches et de tout soutien amical.
Au travers du personnage de Michaela, JCO aborde avec brio les douloureux sujets de la fin de vie, de la solitude et du deuil. Joyce Carol Oates maitrise son sujet et livre un de ses romans les plus personnels, étant elle-même 2 fois veuve. Au fil des pages, Michaela se trouvera confrontée au déni, à la colère et à l’angoisse, tentant désespérément de reprendre pied face à un océan de douleur. L’écriture est précise, les ressentis décrits à la perfection et les personnages incisifs, réels, avec leurs forces et leurs faiblesses.
J’aime tout chez Joyce Carol Oates: ses talents de conteuse, son écriture ciselée, sa façon de décrire ses personnages, son approche psychologique si sensible et réelle dans chacun de ses romans, ses histoires incroyables mais toujours plausibles… bref, c’est pour moi l’une des plus grandes écrivaines contemporaines.
Ce roman ne déroge pas à la règle et présente la perte d’un être cher et le deuil comme ce chemin terrifiant, qui nous fait flirter avec la folie, tant le cerveau refuse de se rendre à l’évidence.
C’est un roman percutant, d’une parfaite justesse. Du grand Joyce Carol Oates. Comme elle sait si bien le faire.
3aiment∙1commentaire
pounette
Dans ma pal j ai hâte avec une chronique pareille merci !
Une histoire de deuil
3aiment∙1commentaire
pounette
Dans ma pal j ai hâte avec une chronique pareille merci !
652 jours
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