Je me suis lancé dans la lecture de la série Zetman !
Cette série a été publiée à plusieurs reprises, sous différentes façons. La série telle qu’elle que nous la connaissons est éditée entre 2002 et 2014 au Japon.
Alors que sous la forme de recueil Zetman a déjà été édité entre 1992 et 1994.
Un animé japonais verra le jour en 2012 comprenant 13 épisodes. Zetman arrive, enfin, en France à partir de 2008 chez Tonkam.
MASAKASU KATSURA a une vie de mangaka bien remplie, avec une vingtaine d’œuvres publiées au Japon dont beaucoup d’entre elles encore inconnues en France. Il recevra plusieurs prix durant sa carrière.
Zetman n’est pas la première œuvre de MASAKASU KATSURA mais elle est sûrement celle qui va lui permettre de rendre un hommage aux comics américains avec le regard d’un auteur japonais. Ce qui va faire toute la différence.
Dès les premières pages ce qui est prenant c’est la représentation de la société dans laquelle le personnage principal Jin va évoluer.
L’histoire débute sur une série de meurtres violents, puis apparaît, l’insouciance, la joie de vivre et l’envie d’aider avec de Jin, un enfant d’une dizaine d’années. Un gamin pouilleux, aux allures de gavroche vivant dans des bidonvilles avec son grand-père.
Doué d’une force surprenante, il essaie de négocier sa force en sauvant la veuve et l’orphelin contre de l’argent.
Le personnage de Jin est tout de suite attachant, MASAKASU KATSURA fait de lui un être fragile malgré sa force. Il ne connaît pas l’école, n’a pas beaucoup d’amis et est élevé par son papi qui est tout pour lui.
Cependant d’autres s’intéressent à ce pouvoir que possède Jin, l’ombre d’une organisation secrète plane sur ce gamin.
Voilà pour l’histoire !
MASAKASU KATSURA a posé son cadre narratif.
Le couple papi et Jin est attachant, la pauvreté de leurs vies ne tombe pas dans le misérabilisme, la dimension sociale est poignante, l’élément déclencheur peut, donc, arriver.
Dans les comics américains, l’élément déclencheur du héros est soit celui de l’acte manqué et qui restera une culpabilité perpétuelle. C’est Peter Parker qui aurait pu stopper l’agresseur de son oncle par exemple. Mais qui ne le fera pas trop préoccupé par des intérêts personnels.
Soit celui du décès brutal d’un parent, par accident ou par homicide, et c’est le double meurtre des parents de Bruce Wayne qui deviendra Batman (Batman/Zetman).
MASAKASU KATSURA va mélanger les genres pour les utiliser tous. Lorsque l’on découvre Jin, il possède déjà ses pouvoirs, il se sert de sa force seulement comme moyen de subsistance. Pied de nez au genre, un pouvoir de super héros ne permet pas forcément de sortir de sa classe sociale. Pauvre tu es... pauvre tu resteras même si sa force lui permettait d’être différent. Et puis il faut bien manger.
Sauver la veuve et l’orphelin du méchant bad guy dans la ruelle sombre. C’est le passage obligé du futur héros que l’on retrouve dans tous les comics Marvel ou DC.
Là, encore, MASAKASU KATSURA vient chambouler le genre, la veuve n’est pas la femme frêle qui a tourné dans la rue qu’il ne fallait pas. Ici la femme que Jin sauvera, que si elle accepte de le payer pour le faire, est une call-girl au caractère bien trempé et qui ne trouvera rien de mieux que de lui laisser sa carte professionnelle après l’avoir vu mettre au sol quelques mauvais garçons.
Dernier élément déclencheur, la mort brutale du parent, ici MASAKASU KATSURA tout en respectant le genre va donner une dimension émotionnelle particulière à ce moment. Dans les comics américains le personnage est un témoin figé par l’absurdité du moment, comme Bruce Wayne devant le meurtre de ses parents. MASAKASU KATSURA va faire de Jin à la fois le témoin et aussi un acteur de ce moment décisif.
Comprendre d’où viennent les personnages, comprendre comment ils évoluent dans cette société, MASAKASU KATSURA prend son temps pour placer ses personnages, leur psychologie ainsi que leurs interactions. Et très franchement cela procure un plaisir de lecture immense. Là où on ne s’y attend pas l’auteur va détailler des moments de vie souvent dans des lieux exigües ce qui a pour effet de rendre le lecteur un témoin privilégié d’un temps fort du récit. Comme par exemple la scène de la salle de bain qui est détaillée sur sept pages et qui est un passage d’une tendresse inouïe avec une dimension érotique d’une justesse incroyable sans aucune vulgarité.
J’aborde le dessin maintenant, j’ai été littéralement capté par le trait de MASAKASU KATSURA.
Les dessins en double pages sont sublimes. L’ensemble des détails sont précis, il n’y a qu’à voir les dessins des décors qui composent les arrières plans.
Le dessin des scènes de combat et de violence est incisif d’ailleurs si cette série bénéficie, un jour d’une nouvelle édition comme c’est le cas depuis deux ans avec d’anciennes séries, le dessin de MASAKASU KATSURA prendrait toute sa place dans un format plus grand.
Zetman est une œuvre de science fiction réaliste.
Ici nous ne sommes pas dans un pays magique ou imaginaire !
Afin de rendre crédible les éléments de la science fiction, MASAKASU KATSURA est très précis sur l’aspect sociétal de son œuvre. Notamment sur la violence. Autant sur la violence que vivent les personnages au quotidien, que celle des scènes de combat. Là, encore, le dessin est hyper réaliste. En deux cases MASAKASU KATSURA fait basculer le récit dans l’inéluctable. Une action entraîne des conséquences. Et lorsque ces actions émanent d’un gamin doté d’une force incroyable les conséquences se paient cash !
MASAKASU KATSURA va là ou dans les comics américains n’ont jamais osé aller. Jin n’est pas un héros, il est l’anti héros par excellence. Le héros malgré lui. Il possède un don alors qu’il n’est qu’un gamin, il s’en sert comme un gamin, pour jouer ! Nous avons tous été des enfants et nous avons tous cassé nos jouets.
Au final ce premier volume m’a complètement captivé. La dernière page donne l’envie brûlante de découvrir la suite.
Bonne lecture...
Zetman héros malgré lui…
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