Minette.Morvan- 13/10/2021

Amour transi …

A quoi peut ressembler une vie quand il y a ce sentiment de n’être pas à sa place, de n’être pas là où il faudrait être, d’avoir envie de la vie des autres. "Je ne dis rien de la sensation de plus en plus présente d'avoir une double vie. Celle qui m'appartient et dans laquelle je me déplace sans joie, et l'autre dont je ne fais pas partie et qui, néanmoins, me passionne. Une vie à laquelle je ne peux rien retrancher ni ajouter, que je ne puis ni améliorer ni empirer, dont les personnages ne pensent rien de moi, dans laquelle il n'y a aucun enjeu ni aucun risque. Cette autre vie qui m'aspire et ne sera jamais ratée ni accomplie." Une vie, celle de la narratrice, qui semble une succession de ratés, de coups manqués, de rêves et d’espoir non aboutis. Et puis, la vie des autres, les parents, les amis, des vies où le vernis s’écaille également, parce que c’est la vie. Et puis, il y a surtout sa vie à lui, l’éternel fiancé, qui semble tellement plus passionnante et aboutie. Une vie qu’elle rêve de partager même par procuration lors de brèves rencontres de hasard. Elle va l’écouter, l’entendre cette vie pour au final la laisser s’échapper. L’éternel fiancé est un roman nostalgique. La nostalgie du temps qui passe, de la jeunesse qui s’échappe. Certaines situations apportent un peu de cocasserie heureusement. C’est un roman qui s’étire et qui n’en finit plus. L’inertie de l’amoureuse transie est parfois accablante. Elle semble se complaire dans cette absence de vie. Un ressenti très mitigé.