Minette.Morvan- 05/10/2022

Coup de cœur …

Darwyne : un enfant pas comme les autres. Désavantagé par la nature à sa naissance, il vit en retrait de tout. Il est considéré comme un enfant difficile. Personne n’arrive à le cerner vraiment. Darwyne s’est fabriqué son monde. Un monde constitué uniquement par l’amour sans concession qu’il voue à sa mère et la forêt qui les entoure. Sa vie est là. La jungle amazonienne et sa faune. Un refuge essentiel pour Darwyne. Un point de fuite. Fuite du monde. Fuite des hommes qui lui prennent sa mère. Fuite de ceux qui veulent l’en séparer. Là, il observe, il écoute, il imite, il apprend. Il fait partie de cette nature. La mère, Yolanda, une femme à la fois envoûtante et étrange. À la naissance de son fils, elle s’est isolée dans son carbet, cette baraque faite de bric et de broc. Elle vit de peu et avec peu. Elle semble s’occuper du mieux qu’elle l’entend de son fils tentant de le redresser parce que pour elle, il incarne le mal. D’une beauté énigmatique, les hommes passent dans sa vie et disparaissent sans laisser de trace. Pourquoi ? Où vont-ils ? Bois sec. Un No man’s land où chacun essaie de survivre. Un amas de tôle, de détritus en tout genre, de poubelles, où tout n’est que rafistolages. Un endroit sordide puant les égouts, la crasse. Un endroit ignoré où vivent des familles. Un endroit fragilisé par les intempéries et par une population en croissance permanente qui s’installe à flanc de montagne ou à l’orée de la forêt comme Darwyne et sa mère. Et il y a Mathurine. Son travail va la conduire à faire une enquête sociale à propos de Darwyne. Enquête sur dénonciation anonyme et qui n’est pas la première. Après une approche difficile de Darwyne, de sa mère et du dernier beau-père, elle va parvenir à créer un contact. Elle va partir en forêt, lieu qu’elle connaît, avec Darwyne et elle va rencontrer un autre enfant et s’y attacher malgré quelques zones d’ombre. Darwyne oubliera ce qu’il faut taire et Mathurine va découvrir une mère à l’encontre de ce qu’elle voudrait être, elle qui rêve d’être mère, et une bien sombre vérité. Darwyne, un roman qui va vous envoûter et peut-être vous hanter. Une admosphère lourde, oppressante, angoissante. Au bord de l’asphyxie et de la nausée. Vous allez vous enfoncer dans la jungle et ses maléfices. Une écriture qui vous livre à la fièvre amazonienne sans répit. Une fin incroyable. La découverte d’un écrivain et un énorme coup de cœur.