« Oser témoigner peut prendre des années »

L’auteure nous livre ici son enquête sur le foyer de Riaumont. Une enquête avec des témoignages d’anciens jeunes « pris en charge », « hébergés » dans ce lieu. Ce qu’on y lit est glaçant, effrayant, difficile à croire. C’est là aux pieds de lieux où j’ai vécu, où je vis encore que certains ont agit en toute impunité. « Il est tout aussi difficile d’accepter de rouvrir des plaies, d’accepter que l’enfance a bel et bien été détruite, et que malgré les appels au secours, aucun adulte ne l’a protégée » (p.366). L’état et l’église, l’état et les religions ne se devaient ils pas d’être séparés ? Ces lieux ont été oubliés pour des profits personnels, pour des profits aux détriments de jeunes ayant eu besoin d’être protégés mais ayant rencontré ici visiblement « pire que le pire ». C’est ignoble, c’est inadmissible que cela ait pu existé et que cela semble encore perduré puisque la structure accueil encore des « scouts ». Je suis écœurée que cela ait ainsi pu se faire, je ne doute pas que cela existe encore et espéré profondément que tout ces enfants obtiennent justice. Cela ne résoudra pas ce qui a été fait, mais être reconnu victime a un effet non négligeable de reconnaissance de ce qu’ils ont subis. Merci à l’auteure pour cette enquête, pour cette réalité partagée… que dire, souhaiter du courage à toutes ces victimes serait déjà ça, je dirais plutôt que j’espère qu’ils obtiendront justice.