François Cizaire- 30/10/2024

Les héros ne meurent jamais

Commençons par une disgression. Je suis né dans les années 60. J'ai le souvenir des premiers James Bond joués par Sean Connery. Double zéro qui vaut pour permis de tuer. L'homme à qui aucune femme ne résiste. Le rôle de James Bond a été joué par une pléiade d'acteurs. Les films attirent toujours autant les foules. Daniel Craig reste dans la masculinité toxique, le sourire en moins. Un changement : M est une femme dure et froide. Margaret Thatcher est passée par là. C'est pas mieux ou moins bien, mais différent et en rapport avec l'air du temps. Revenons à Spirou. Tous les gens de mon âge ont lu "Z comme zorglub" ou "le nid du Marsupilami". A la base, il y a un très grand dessinateur André Franquin aussi important que Hergé avec Tintin ou Jean Giraud avec Blueberry. D'autres lui ont succédé. J'ai le souvenir de Fournier injustement décrié. Fin des années 70, Spirou roule en R5. Il porte un petit blouson et un pantalon en jean. Si on relisait tous les albums de Spirou dans l'ordre chronologique, on verrait passer les époques. Spirou, j'avais fini par ne plus m'y intéresser. J'y suis revenu avec la série Spirou de. Un album dessiné à chaque fois par un dessinateur différent en hommage à. Très bien, tout comme la série "l'espoir malgré tout" et "les aventures de Spirou et Fantasio classique" Le dernier titre paru s'intitule "la mémoire du futur". Il fait suite à "la mort de Spirou". Fallait déjà oser. Ca voulait dire la fin de la série à moins de revenir sur des épisodes antérieures à cette mort du héros. J'ouvre le dernier Spirou. Au bout de deux pages, je n'y comprends rien. Je me pose la question est que les pages /les cases ont été inversées ? Ça s'éclaircit. Ça parle d'intelligence artificielle, de mélange entre le virtuel et le réel, d'où les confusions. L'IA se plante et elle produit du virtuel avec des trous, des incongruités. Le personnage de Spirou entre dans le 21e siècle. Les auteurs de cette bd sont les enfants de Matrix. Le dessin est de style rétro et dans le même temps, il est fait avec des moyens techniques qui n'existaient pas dans les années 50. Tradition et modernité. C'est formidable, étonnant... Attention cela ne s'adresse pas aux enfants. Trop compliqué à lire. Ils ont le petit Spirou. De toutes les façons, ils ne lisent pas de bd ( sauf peut être les mangas). C'est fait pour un lectorat qui a connu le Spirou de Franquin