PerrineP99- 26/11/2022

Mitigée

Il est des livres, comme celui-ci, qu’il est assez malaisé de noter… je m’explique : même si j’ai terminé ce bouquin, ça a souvent été long et je n’ai jamais vraiment accroché au style de l’autrice. Pourtant (et c’est là le plus frustrant), c’est un roman qui mérite à être connu et qui, malgré ses 15 ans, reste assez d’actualité. Dans « Quatrième génération », Wendy Delorme nous livre une description crue et cash d’une société queer dans les années 2000. Entre Paris et San Francisco, Manon, la narratrice, vit à fond et ne se laisse pas impressionnée par la violence d’un monde hétéro normatif et oppressif. A travers ce récit de vie, c’est le mouvement queer qui est balayé et théorisé, ce sont les sexualités queer qui sont explorées et dévoilées, ce sont les oppressions systématiques et les conflits intergénérationnels qui sont mis en avant et développés… Ce sont là des sujets qui sont toujours d’actualité, qui sont toujours importants et qui ont d’autant plus besoin d’être mis sur le devant de la scène ! Je ne peux qu’être heureuse de l’avoir lu et d’avoir pu en tirer des leçons et ne vous méprenez pas, je le recommanderai (presque) sans hésiter ! Ma seule hésitation concerne la plume de l’autrice… un peu comme pour Maggie Nelson : ça passe ou ça casse. Malheureusement pour moi, ce n’est pas passé : j’ai eu trop souvent l’impression d’être ballotée à gauche à droite, d’avancer sans repères et d’être une « voyeuse » espionnant allègrement Manon. Mais, et je me répète, si je n’ai pas accroché à la forme de l’ouvrage, le fond, quant à lui, m’a bluffée ! Le mieux que je puisse faire, c’est de vous encourager vivement à le lire et à vous faire votre propre avis !