Je n'ai pas le culte d'une terre promise. Ou du rêve américain.
Par contre, j'ai une certaine curiosité pour les gens dont on a, ou qui ont, tranché leurs racines. Pour les emmener avec eux, ailleurs, loin. Ou pas. Selon l'Histoire. Leur histoire.
J'ai ouvert le livre d'Alain Mabanckou un peu comme j'ai lu Le cauchemar climatisé d'Henry Miller. Avec beaucoup de retenue. Mon Amérique à moi n'est ni la vôtre, ni la leur. Peut-être même qu'elle n'existe pas...
Nous plongeons dans les rues de Los Angeles, où l'auteur vient de déménager après avoir vécu à Santa Monica.
Nous plongeons dans une actualité brûlante. J'allais dire en ce moment. Erreur. Depuis toujours. Le racisme. Les deux revers d'une même pièce.
L'exemple donné par Alain Mabanckou est très criant : Mohammed Ali, porté aux nues, champion incontesté, interdit d'entrer dans un restaurant à cause de la couleur de sa peau, en 1960.
On progresse dans ce livre comme on avance dans ce monde, amusé, surpris, inquiet, effrayé. Entre le culte du corps, du vegan, de la jeunesse éternelle. Le mélange des cultures, à ne plus se comprendre parfois mais à vivre ensemble quand même. Les hommes noirs abattus par la police. Parce qu'ils étaient noirs. Les fusillades. Trump. La Covid.
C'est d'une plume intelligente que l'auteur nous embarque dans son Amérique à lui, et c'est parfois cocasse, parfois révoltant ou touchant.
Je me suis posée la question de savoir si les choses étaient si différentes que ça, ici, en France...
Son Amérique à lui
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