Jean Louis- 26/01/2022

La conjuration

Le roman commence par un prologue qui se déroule en 1967 : trois jeunes sont enfermés dans un hôpital désert, en quarantaine, dehors la guerre fait rage, on est en Israël. L'une est Ora, elle est rousse et elle pleure une amie décédée, l'autre est Ilan, il est beau et solitaire, il deviendra un jour son époux, le dernier est Awram dont elle aura un enfant, son deuxième. Toute une vie lié ces trois êtres pour l'éternité. Son fils part à la guerre, Ora prend la fuite, elle quitte son foyer déserté par Ilan et son aîné. De peur de voir débarquer les soldats qui viendront lui annoncer la terrible nouvelle de sa mort, elle va chercher Awram et ils partent sur les chemins, ils arpentent le pays loin de tout, pour conjurer le sort, pour empêcher le destin de de réaliser. Ora se raconte, elle parle de son fils à Awram, il ne le connaît pas, elle raconte leur famille, leurs longs chemins parallèles, tout ce qu'il a manqué, et plus encore quand il était prisonnier, torturé et loin d'eux. David Grossman écrit une partition subtile où les voix s'entremêlent, il nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine, de l'histoire des hommes, quand ils luttent contre leur violence, pour ne pas se laisser submerger par leur bassesse.