Une lecture contrastée

Voilà bien longtemps que je souhaitais m’attaquer à ce géant de la littérature anglaise, moi qui ai toujours été adepte de Charlotte Brontë et de ce lointain cousinage entretenu avec la lumineuse Jane Austen. Bien sûr l’atmosphère de ce livre est formidablement décrite, bien sûr Heathcliff laisse un souvenir impérissable, et pourtant... Pourtant j’ai parfois eu du mal à comprendre le parti pris de l’auteur. Pourquoi ne pas décrire plus avant toutes les fibres qui constituent la relation amoureuse et passionnée de Heathcliff et Catherine ? Pourquoi ne pas insister sur les événements détaillés qui ont forgé le caractère si trempé du maître des lieux ? Comment se passionner pour les conséquences si les causes sont si peu abordées ? Évidemment il y a cette conversation si poignante quoique totalement incohérente entre Nelly Dean et Catherine qui scelle le destin de tous les personnages, mais elle ne suffit pas à elle seule, à mon sens, à porter pleinement ce récit torturé. Restent la lande, la pluie battante, la violence des pensées et des actes et quelque chose de cette mystérieuse Angleterre d’alors à laquelle on revient toujours. Laissez vous tenter !