Pierre- 09/09/2024

Rentrée littéraire 2024

Juillet 1897 : En pleine période d’effervescence technique et d’exploration des pôles, le major aéronaute suédois Gustav Crispin entreprend une ascension en ballon dans le but d’atteindre le pôle Nord. À bord du Prinzess, et secondé par son fidèle ami américain Waldener et d’un jeune aventurier énigmatique du nom de Théodor, l’excitation du voyage prend une tout autre tournure à mesure que le désert glacial se fait omniprésent, et que l’éventualité de l’impossibilité d’un voyage de retour se fait de plus en plus ressentir dans les esprits. L’occasion pour Crispin de se remémorer les préparatifs du voyage, ses recherches scientifiques et la relation amoureuse tumultueuse qu’il a nouée à Paris avec la belle et impulsive Luisa : prototype de femme indépendante qui impressionne et à la fois agace par son tempérament audacieux. MacDonald Harris (1921-1993) – de son vrai nom Donald Heiney – marin, universitaire et auteur prolifique d’une dizaine de romans, signe avec Un ballon sur la banquise (The balloonist) un roman hybride. Comme si le récit d’aventure et technique à la Jules Verne venait se télescoper avec de longues introspections narratives et oniriques proustiennes. En résulte un roman addictif et surprenant traduit pour la première fois en français aux éditions Phébus, un mélange des genres qui fonctionne étonnamment bien. La plume de l’auteur américain, qui restitue parfaitement la culture et les mœurs européennes de l’époque, est d’une grande finesse. Elle perdra peut-être un peu le lecteur dans les considérations techniques liées au voyage en ballon, mais saura le captiver dans les réflexions d’ordre philosophique. Philip Pullman (À la croisée des mondes) mentionne MacDonald Harris, dans la préface qu’il a écrite pour le roman, comme un trop bel auteur pour qu’on le néglige. Il mérite en tout cas que l’on fasse expérience de son point de vue original et de sa prose raffinée. Disponible en librairie depuis le 5 septembre 2024.