L'Épigraphe- 29/03/2024

La migraine du manque de contexte.

La migraine du manque de contexte. Peut-être que je ne suis pas le public ; je n'ai jamais mis les pieds sur Tiktok, lieu où la hype de ce roman a débuté. Peut-être aussi que je me suis endormie (tu sais, quand tu continues de lire alors que tu fais le bilan entier de ta vie à l'intérieur de ton crâne, et que tu finis totalement paumé quand tu reviens à ta lecture ?) à chaque fois que les personnages apportaient du contexte, de la substance, ou des débuts de réponses à la question "Mais qu'est-ce que vous fichez ici, c'est quoi ce lieu, vous y faites quoi, au juste ?". Je me suis même dit que, peut-être qu'en fait, Atlas six est à Harry Potter ce que Cinquante nuance de Grey est à Twilight : une fanfiction réécrite en dehors de l'univers de base, pour devenir une histoire à part entière, inédite.  Peut-être, hein. J'en ai aucune idée. La seule chose que je sais c'est que j'ai été déçue. Notamment parce que ce livre est à des années lumières de ce que me vendait la quatrième de couverture.  Les personnages sont tous détestables, perfides, antipathiques. On les suit à tour de rôle, dans un roman choral où chacun crache à la tronche de ses petits camarades à longueur de temps - ça en devient vite lassant. Ils sont six, sélectionnés parmi tous les magiciens du monde, en compétition pour entrer dans la Société la plus élitiste, concervatrice du savoir exhaustif de la bibliothèque d'Alexandrie. Et tout du long, on oscille entre médisances en pagaille sur ses petits camarades, et théories physiques, quantique, philosophique sans préambule, sans contexte autre que "on étudie ça en cours en ce moment".  Tout est bancal. Les relations entre les personnages, leurs ambitions, le déroulement des choses. Les scènes s'enchaînent sans fluidité, les actions sont ravagées par des longs dialogues et des monologues du narrateur ressassant encore et toujours les mêmes émotions, les mêmes traumatismes, les mêmes pensées. Le plot-twist est cousu de fil blanc, et la fin ! Tellement incohérente, donnant l'impression que notre calvaire n'a servi à rien.  J'ai souffert dans cette lecture où les passages laissant entrapercevoir ce pourquoi le livre m'a tenté (la magie) sont tabassés par des scènes de téléréalité. Je me suis accrochée, lisant jusqu'à la fin dans l'espoir d'être récompensée, en vain. Peut-être que les autres tomes sont mieux, mais je ne m'y replongerais pas.