Eric Le Volubile- 20/12/2019

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En ce début de XXIème siècle, Alaa El Aswany se pose en témoin d'une société percluse par une corruption à tous les niveaux, qu'elle soit politique ou venant de la rue. Cette gangrène nourrit la montée d'un islamisme radical qui n'en demandait pas tant pour s'épanouir. Sans parler des injustices et autres inégalités sociales qui obligent une population pauvre à se débattre encore plus pour surnager sur cet océan d'iniquités. De surcroît, l'absence de liberté sexuelle crée des frustrations aux conséquences dévastatrices. D'où chez les hommes les plus vieux, la naissance d'une douce nostalgie d'une époque plus libertaire d'avant la révolution de Nasser en 1952, une époque où les femmes n'étaient pas voilées, où l'alcool n'était pas tabou, une époque à l'européenne. Chaque personnage, à un moment ou un autre, nous touche par ses espoirs de vie meilleure, cependant, dans ce marigot de vénalité, de malhonnêteté et d'avilissement, tous sont rattrapés par l'effroyable réalité du pays. De privations en spoliation chacun se bâtira une armure, plus ou moins friable, allant de la douce lassitude... Suite de la critique sur : https://vistemboirs.blogspot.com/2019/11/limmeuble-yacoubian-alaa-el-aswasny.html?m=1