Comment écrire un avis, une chronique, sur un tel livre ? Un livre de 60 pages constituées d’une seule phrase, pour raconter l’indicible, la mort d’un homme, un jeune homme, un peu marginal, un homme qui avait soif, qui est entré dans un supermarché et qui a pris une canette de bière, l’a bue, sous les caméras de surveillance… Quatre vigiles sont immédiatement arrivés, l’ont emmené dans le fonds de l’entrepôt du magasin et l’ont consciencieusement tabassé… à mort. Pour une canette de bière. Un homme qui ne s’est pas débattu, à peine défendu, et qui est mort sous les coups, presqu’en silence. Laurent Mauvignier brise ce silence, en s’adressant au frère de la victime, en leur imaginant des souvenirs, en traçant des bribes de vie… En un long cri, que j’entendrai encore longtemps résonner. Un livre d’une puissance extraordinaire qui ne pourra tomber dans « ce que j’appelle l’oubli ».
Un cri
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