Sonneur- 06/06/2023

Choeur

Le récit semble, au début, nous entraîner dans un polar rural se déroulant quelque part dans l’anse de l’Aiguillon, en pays marécageux, avec l’île de Ré en ligne de mire : mais c’est plus compliqué que cela. On reconnaît rapidement dans la forme de la narration l’influence de Faulkner, et le fond fait référence à Dostoïevski, selon l’auteur lui-même. Au milieu du roman, Louis-Ferdinand Céline fait même une apparition avec son chat, et il y a des démons exotiques. Le drame se résoudra en fin de livre avec l’apparition d’une autre référence dont on laisse ici la surprise. Cinq personnages : deux sortent de prison et ont emmené l’enfermement avec eux, le souvenir de l’incarcération prend donc une part importante de la narration. Un autre cite Cervantès fréquemment et est hanté par les souvenirs des camps de la mort. La mère élève des chiens et la fille ne parle plus depuis longtemps. Tous les personnages sont donc enfermés, d’une manière ou d’une autre, et cela s’oppose au paysage, ouvert sur la mer et battu par les vents. Un disparaîtra, d’autres iront s’enfermer d’une autre manière, un est comme le chœur de la tragédie antique et a le dernier mot. La marée monte.