QTXXI- 13/06/2020

Plus métaphysique que dystopique...

"Le Pouvoir" de Naomi Alderman nous emmène dans une histoire où, par une mutation génétique naturelle, la femme est pourvue d'un organe supplémentaire lui permettant de diffuser de l'électricité. Tels Pikachu et Palpatine, les femmes vont utiliser ce pouvoir à plus ou moins bon escient. Je dois l'avouer, lire un roman qui me proposait de voir la femme prendre le dessus sur l'homme, avec toutes les horreurs phallocratiques que j'ai pu lire, j'étais tenté par l'expérience ! Nous suivons l'évolution de ce pouvoir à travers les yeux de plusieurs femmes et hommes pendant une période de dix ans. D'accord, tout ceci sur le papier est vraiment tentant. Petit bémol qui m'a vraiment déplut en revanche, c'est le coté très métaphysique de l'histoire. Nous ne sommes pas dans un roman d'anticipation ou une dystopie, mais plutôt dans un livre avec une grande source théologique. Cela me gêne un peu. Certes nous avons une bonne vision de l'être humain en général, ne cherchant que le pouvoir, et toujours plus de pouvoir. L'auteure nous amène à penser que cela en serait de même dans un monde matriarchal. Oui, je peux me laisser convaincre par cela, l'être humain a déjà montré de nombreuses fois sa propension a être assoiffé par le pouvoir et d'user de toutes les vilenies pour y parvenir et y rester. Évidemment, la religion y est aussi malheureusement pour beaucoup. Mais ce qui me dérange dans ce livre, c'est le coté "dieu est un personnage central du livre et oui, elle existe". Est ce que la femme a besoin d'une figure théologique pour s'affirmer en tant que partie importante de l'humanité ? Question rhétorique évidemment. Mais en parcourant ce livre, une multitude de questions tout aussi importantes vous viendront à l'esprit. Ce qui est très positif !