MissChocolatine📚- 30/10/2019

Intéressant mais mitigée.

Hedda Moller, journaliste free-lance, a toujours su faire face aux aléas de la vie. Parcourir le monde, interviewer, gratter le papier, même son minuscule appartement (où la douche est accolée à la cuisinette) ont toujours été une satisfaction pour cette femme moderne. Hedda aime découvrir le monde et est toujours ouverte aux autres visions se façonnant une forte personnalité. Son intelligence n’est pas à démontrée. Sa routine quotidienne, sa vie décalée par rapport au commun des mortels et sa meilleure amie ont une place cruciale dans son monde qu’elle s’est bâtie. Hedda aime courir après cette liberté qu’il lui est chère. Et puis un jour tout bascule. Lukas, le sex-friend, met un terme à une relation qui n’avait d’importance qu’aux yeux de Hedda, et le directeur de l’agence de presse à qui elle vendait ses papiers la remercie pour ses services auxquels ils ne feront plus appel pour des raisons budgétaires. Voilà que sa vie paisible coule à pic. La fuite lui semble être l’excellent remède contre ses maux. Direction la Grèce sur un vol lowcost qui se terminera pour Hedda à Sarajevo. Décidée de renoncer à cet intermède, elle prend la décision de rejoindre Oslo par les routes européennes. Alors qu’elle fait escale en Allemagne, elle rencontre le farfelu Milo qui ne se laissera pas oublier aussi facilement.   Lotta Elstad signe un roman sociétal très intéressant. Ce focus sur la société norvégienne ouvre des fenêtres sur un monde qu’il nous est impossible d’appréhender. Les enjeux sont très différents d’un pays à l’autre, et les faits étalés ici le démontrent parfaitement bien. Hedda se trouve confrontée au manichéisme de la science où la volonté personnelle est bafouée par des enjeux et des attraits politiques. On observe cette scission entre ceux qui suivent un chemin tout tracé par le parti politique et ceux qui sont mis aux bancs de la société. L’argent à une place capitale dans le récit, un dualisme crucial entre la volonté et la réalité. Cette fuite entreprise par Hedda, la porte aux confins de l’abandon de soi en omettant la réalité. Ni déni ni persécution, mais une omission qui lui permet de mettre en avant ses propres considérations. Son compagnon d’infortune est aussi harassant qu’important, étant le déclencheur d’une foulée de pensées.   Lotta Eldtsat offre une histoire singulière où l’avortement est le moteur d’une réflexion intense. Le droit et la liberté à cet acte est remis en cause comme il devient un enjeu pour une vie qui bat de l’aile.   Une histoire rythmée par des chapitres courts qui nous porte d’une situation à une autre, alternant le passé et le présent. Il m’a manqué une certaine profondeur dans les propos développés. A mon sens l’autrice reste à la surface des faits et par la même occasion il m’a manqué l’intensité que j’aime ressentir dans mes lectures. Néanmoins j’ai aimé découvrir les aspects de la société norvégienne et ses aspérités, pays, qui à mes yeux est un eldorado. JE REFUSE D’Y PENSER est une très belle découverte. Une autrice qui dépeint les maux de son pays avec frénésie et honnêteté sans pour autant se laisser abattre.