Lilyblio- 10/04/2023

Un polar norvégien très long

Vera Lind, écrivaine et matriarche de la famille Falck, se suicide à quelques jours de la commémoration du naufrage de l’express côtier DS Prinsesse Ragnhild survenu le 23 octobre 1940 en Norvège. Naufrage dont Vera et son fils Olav ont survécu. Ce dernier est à la tête d’un riche empire dont la fondation SAGA fait partie. Le testament de Vera est introuvable et sa disparition fait ressurgir des rivalités et conflits d’héritage entre les deux branches Falck : celle de Bergen avec Hans Falck, médecin philanthrope et celle d'Oslo dont Olav est ses trois enfants, Sverre, Alexandra et Andrea en sont les descendants directs. Le dernier manuscrit de Vera qui se nomme « Le cimetière de la mer » serait en réalité le véritable testament. Il a été dissimulé par Vera avant sa mort. Alexandra, surnommée Sasha, était très proche de sa grand-mère. Elle décide de se lancer dans la quête de ce récit qui détiendrait également les clés de nombreux mystères et secrets de famille. « Le cimetière de la mer » n’est pas un policer ou polar à proprement parlé. Il n’y a pas de meurtre. Vera Lind s’est bien suicidée et aucun doute n’est permis. C’est davantage une saga familiale historique teintée d’espionnage qui se concentre sur les plus puissants de Norvège. Ce n’est définitivement pas ma tasse de thé. La vie des puissants et leur souci d’égo et de lutte de pouvoir ne m’intéressent pas du tout. Je ne vais pas les plaindre et les coups bas qu’ils se portent pour savoir quelle part du lion leur revienne m’indiffère au plus haut point. Les secrets de familles qui trouvent leurs origines pendant la Seconde Guerre Mondiale aurait pu donner un sens à cette intrigue. Or cette partie s’étire en longueur pour pas grand-chose. On attend durant des pages un manuscrit secret qui se révèle au final piètrement écrit et sans âme. L’intérêt de ces évènements relatés dans ce livre posthume est d’évoquer la résistance qui a existé en Norvège mais également parmi l’armée allemande. Néanmoins cela n’est fait que de manière anecdotique et c’est bien dommage. Le thème de l’espionnage que l’on retrouve dans le présent alourdi l’intrigue et n’apporte pas grand-chose je trouve. Les liens entre les missions secrètes de la fondation SAGA en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme islamique sont alambiqués. Il y a beaucoup trop de longueurs. L’auteur étire l’intrigue et les rebondissements. Trop de mystère tue le mystère. Certains secrets étaient prévisibles d’autres moins mais dans tous les cas les révélations finales tombent à plat. Je me suis dit tout ça pour ça, retour à la case départ. Le roman de 500 pages n’aurait pu qu’en faire la moitié. Les personnages sont fades et sans saveur. Leur destin m’a laissé indifférente. Ils manquent de charisme et sont stéréotypés. On retrouve le fils aîné vu comme un raté et humilié par son père. Après avoir cherché à faire sa fierté il décide finalement de se venger de son paternel. Il y a aussi la fille chérie et rebelle qui a bien plus de points communs avec son horrible père qu’elle ne le pense. Il y a l’oncle dandy humaniste qui est finalement intéressé par l’argent et a un égo aussi fort que son rival. Et enfin l’espion au passé difficile et au charme exotique. Seul Olav le « machiavélique » papa qui ne veut pas céder son trône est finalement bien plus nuancé que les autres. J’ai eu une grosse déception pour le personnage de Johnny Berg que je trouve éteint et se laissant porté alors qu’il est soi-disant une légende de l’espionnage et ayant vécu des épreuves bien dures. J’ai aussi eu beaucoup de mal sur la pseudo romance qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui n’apporte pas grand-chose à l’intrigue. En conclusion, j’ai l’impression d’avoir lu le scénario d’un film de série B américain à la sauce scandinave. Pour moi, c’est un mélange improbable entre Dynastie et Jason Bourne.

Mirabelle 80

Merci pour cette chronique qui résume complètement mon ressenti..

204 jours

Laurelyn13

Même ressenti pour moi...interminable !

203 jours