La maison verte

1910. Anne revient à Hambourg, sa ville natale, après avoir passé plus de quinze ans en Angleterre. Ce retour ne se fait pas de gaieté de cœur. Elle a dû fuir Londres et se présente sous un nom d’emprunt, Anne Fitzpatrick. Médecin, elle souhaite se consacrer à la cause féminine et aider les plus démunies, notamment les prostituées du port, en ouvrant un dispensaire près des docks, La Maison Verte. Mais le jour de l’inauguration, le corps d’une femme sauvagement assassinée est découvert près du dispensaire… Puis un second corps, pareillement mutilé. La police hambourgeoise est peu concernée : ces femmes ne comptent pour presque rien… Toutefois, l’inspecteur Bertold Rheydt s’intéresse de près à l’affaire et comprend assez vite que d’une part le Dr Fitzpatrick pourrait y être mêlée, d’une manière ou d’une autre, et d’autre part, que le tueur ne va pas s’arrêter. Roman policier historique, ce livre touche à de nombreux sujets et s’éparpille un peu, c’est dommage. D’ailleurs, j’ai trouvé que l’enquête policière (très largement inspirée des crimes de Jack l’Eventreur) n’apportait pas énormément aux propos de l’auteure qui auraient gagnés à rester focalisés sur la cause des femmes (le titre original du roman étant sous titré Une vie pour la liberté des femmes). Il y avait suffisamment à dire sur ce point ! Le contexte historique est intéressant, l’auteure développe son intrigue autour des différences de classes sociales, des enjeux politiques (on devine même le terreau propice à ce qu’il adviendra en Allemagne vingt ans plus tard) et de la condition féminine. Néanmoins, je ne suis pas parvenue à m’attacher aux personnages, notamment à Anne qui m’a paru très froide (et dont j’ai éventé « le secret » assez vite), et à Helene, dont l’évolution est pourtant intéressante. Seul Bertold Rheydt, le policier, à la dérive sur le plan personnel mais tenace, obstiné et passionné de football, tire son épingle du jeu. C’est donc un avis mitigé (qui n’engage que moi !) que je rédige après cette lecture.