⭐️⭐️⭐️.5/5
Tout d’abord un grand merci à Babelio et Litos pour l’envoi du roman !
J'ai mis du temps à m'immerger dans le récit, l'histoire outre le fait qu'elle prend un peu de temps à s'implanter, installe une esthétique campagnarde et agricole, puis celle d'un port industriel dont je ne suis pas forcément friande. Les descriptions fournies et précises accentue cette esthétique. J'ai même eu l'impression d'être au début de "La Fortune des Rougon" de Zola, avec sa description de village, de ses gens. Outre cela, l'auteur pose le contexte social flamand et traite leur exode vers la France pour le travail. Néanmoins, à partir de la moitié du récit et jusqu'à la fin, l'auteur étend son territoire, ses descriptions, à tel point qu'à la fin de la lecture, j’ai eu l'impression de voyager alors que nous sommes restés dans le territoire flamand. Nous voyons pleins de paysages et saisons différentes : les champs de lin et l’écrasante chaleur, la mer et les ports, l’hiver emprisonnant l’eau de glace... Cela dynamise l'univers et rend la lecture agréable !
Néanmoins, plus l'histoire avance, plus les enjeux se mettent en place, le récit se dynamise grâce aux personnages. On entre dans une ambiance violente à travers des jeux animaliers cruels, la méfiance et le comportement violent des hommes, notamment celui de Gomar. J'ai été surprise plusieurs fois par l'histoire, mais si certaines accélération du récit par l'auteur m'a un peu gênée et laisser une impression de manque de développement.
On apprend à apprécier et à connaître petit à petit les personnages, on découvre deux femmes qui restent fortement liées à un seul homme dont elles ne peuvent se détacher. Les personnages sont tous emprunts d'une certaine mélancolie, et cette sensation s'accentue à la fin. Celle qui m'a fait le plus de peine n'était étrangement pas Karelina, mais sa tante, Wilfrieda. Elle est l’incarnation de la femme dévoué, amoureuse de toute son âme. Elle ne vit qu’à travers son mari, effacée comme si elle n’existe pas en tant qu'être à part entière. Ainsi, elle a tout donné, a fait preuve d’une grande abnégation, et à tout perdu. Sa fidélité surpasse même la mort. J'ai beaucoup aimé son mari, Van Bergen, un homme droit et loyal, bouillonnant d’émotions et d'espoir. Il est le pilier du récit et des autres personnages. Quant à Karelina, c'est une jeune fille qui gardera son innocence jusqu'à la fin. Et qui a parfois, trop d'entêtements, résultant sur certains choix qui m’a laissé agacer.
Concernant la fin, sur le papier elle conclue bien le livre et ce lien si spécial qui lie Karelina et Wilfrida, mais en même temps, nous sommes frustrés de ne pas savoir en détail ce qui se passerait après, si ces femmes empreintes de chagrins et de fardeaux arriveront à trouver une parcelle de bonheur dans la continuité de leurs vies...
Très bonne découverte
0aime∙0commentaire
Votre commentaire...
L'empreinte du dieu
Maxence Van der Meersch
Romans francophones
L'épervier de Maheux
Jean Carrière
Les fruits de l'hiver
Bernard Clavel
L'avion du Blanc
Jean-Claude Brouillet
L'araigne
Henri Troyat
Raboliot
Maurice Genevoix
Les promesses du ciel et de la terre. Vol. 1
Claude Michelet
Le roman d'un spahi
Pierre Loti
Mon village à l'heure allemande
Jean-Louis Bory
La maternelle
Léon Frapié
Fort Saganne - Grand prix du roman de l'Académie française 1980
Louis Gardel