Alexandra_Z- 24/05/2024

L’immigration, l’isolation, la résilience et l’espoir 🎭 🌟

Céline Lapertot a été inspirée par le destin de l’une de ses élèves. Comme elle l’écrit très joliment à la fin de l’ouvrage, Karelle Dia n’est ni vraiment une personne, ni vraiment un personnage. Sa mère, Congolaise, épouse d’un Ougandais, l’emmène en France à l’âge de huit ans pour fuir la guerre à Kinshasa. À travers leurs destins, l’autrice questionne l’immigration, l’exil, la fuite et la peur, l’isolement, mais aussi l’entraide et l’espoir. Résilientes, les deux femmes survivent aux hôtels miteux et leur lot d’insectes grouillants, aux enfers administratifs et leurs menaces d’OQTF. Karelle transforme sa différence en force, apprend à se jouer des jugements sur sa peau, son accent, ses origines : elle embrasse l’étiquette de Sorcière qu’on lui affuble. Le théâtre devient son refuge. En se transformant et donnant corps à d’autres, elle peut se découvrir elle-même : plurielle. D’une jolie plume, Céline Lapertot nous raconte le cheminement de deux femmes, les manquements de la société et de l’Etat, la force des individus. Avec Karelle Dia, elle nous rappelle que la lumière ne s’éteint jamais complètement, mais qu’il faut parfois un coup de pouce pour la rallumer.