Bon, ça va spoiler sec, je n’ai pas fait de revue sur le second car il m’a semblé qu’il y avait beaucoup de similitudes par rapport au premier tome. De bonnes similitudes évidemment car cette saga est montée très, très rapidement dans mon estime (désolé Harry, j’ai bien grandi depuis). Je le répète, ça va spoiler, alors si vous avez la moindre petite envie de lire le second et troisième tome je n’ai que deux choses à vous dire. Premièrement oui, foncez, la plume de Virginie Despentes va vous souffler. Ensuite, je vous conseille de ne pas lire la suite de cet avis car même si je n’ai pas pour but de faire un résumé, je ne désire absolument pas vous tendre un piège qui vous gâcherait la lecture.
Vous êtes sûrs ?
Dernière chance...
Allez c’est parti ! J’avais déjà noté que le premier tome était un direct en pleine gueule qui ne te laissait pas le temps de te relever avant de recommencer à te molester. La violence de l’écriture directe, les habitants parisiens représentés du plus riche jusqu’au plus pauvre des sans-abris trouvant un refuge dans les coins reculés des Buttes-Chaumont. Ces personnages qu’on a aimé détester ou détester aimer sont de retour et cette fois ça n’est pas comme si on ne vous avait pas prévenu. La drogue, le sexe, la musique, la violence, l’alcool, l’amitié, la vengeance, la haine. Oui cette liste est foutrement longue mais elle représente parfaitement le panel des protagonistes. Il va falloir créer une belle petite feuille pour annoter toutes les relations entre cette multitude d’anonymes qui vont en baver.
Du producteur véreux en recherche de revanche, à la mère de famille en recherche de nouvelles sensations en passant par la jeune femme fuyant ses erreurs, ils seront tous là, promis.
Vernon lui, est toujours aussi rock. Il est sans abri ? Il perd pied ? Eh bien les ressources qu’il a pour s’en sortir sont juste là, pas très loin, et il va s’en entourer. Le troisième tome nous amène dans l’univers des convergences où ce gourou de Vernon Subutex maintiendra ce fragile microcosme de gens qui ont décidé de profiter. Et converger, tous les personnages le feront. Tous, non, on oublie facilement qu’il y a des antagonistes dans ce livre, et se rappeler qu’ils existent fera toujours mal. N’est-ce pas cela la définition du bel enfoiré ? Des beaux enfoirés ?
Par le biais de la pensée de chacun, l’autrice réussit le tour de force de développer des personnalités différentes et jamais plates. Beaucoup ont des idées sales et c’est fort. De réussir à faire comprendre au lecteur que, tout ce qui est dit tout haut n’est pas forcément la vérité de cet individu. On va détester se dire « mais elle/il a raison ! » On va adorer se dire « bien fait tu l’as tellement mérité.
Mais… vient la fin du roman, qui est là pour nous prendre les cheveux, et nous aplatir la tête afin de nous exploser la tête sur le bitume dans un point d’orgue monumental, « The Handmaid’s Talien » (oui j’ai inventé le terme, lâché de micro, j’assume). Cette diégèse est décalée du monde actuel par cette fin absolument dantesque, absolument crédible, mais complétement folle.
Si votre cerveau mouline à une vitesse folle, cette saga ne vous laissera pas de glace. Oh non certainement pas ! On ne crée pas une histoire comme ça pour la raconter aux enfants avant d’aller au dodo. Cette histoire a clairement été créée pour que le soir, après avoir fini un chapitre, un tome, ou les trois soyons fous, on soit sous la couette en train de regarder le plafond noir les yeux grands ouverts en se disant « qu’est ce que je viens de lire ? »
Encore une fois, Virginie Despentes a mis de l’essence partout, sorti ses lunettes de soleil, allumé une clope avec un Zippo, s’est retournée vers le soleil couchant, balancé son Zippo par-dessus son épaule et BOOM. Rideau.
Despentes, des potes et Vernon
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