Elbow Rocket- 30/06/2022

J'aurais bien aimé bien aimer

Avant tout, je ne pense pas que ce soit un mauvais livre. Je pense que c'est pas le style pour moi. Maintenant que c'est dit, j'vais tailler dans le lard : je déteste les livres écrits à la première personne du singulier. C'est perso, hein, mais je trouve que très peu d'auteurices peuvent en sortir avec les honneurs, et Floriane Impala n'en fait pas partie. Son personnage principal est antipathique au possible, agressive, bornée, désagréable, et quand bien même j'ai conscience qu'elle voulait rendre "flic dure à cuire avec pelletée de traumas" j'ai eu envie de la claquer dès le premier chapitre. Alors voilà, Claire Defontaine est inspectrice dans une unité spéciale de la police qui, euh... Abats les gens infectés par la magie, disons-le (pour une fois que les flics ont une bonne raison de viser la tête). Les infectés par la magie ont l'air extrêmement puissants, et l'équipe surentrainée de Claire se fait entièrement ramasser dès le début, ce qui m'interroge moins sur la nécessité de buter les malades, mais tant qu'à faire autant y employer les gens qui travaillent en abattoir, je suis sûre qu'ils ont besoin de sortir. Alors le soir même Claire nous joue la scène où le flic pleure sous la douche, et c'est peut-être que je suis de mauvaise volonté, mais je pense que Bruce Willis l'aurait mieux fait (non, je suis sûrement de mauvaise volonté) avant de tirer sur un type qui est entré chez elle par effraction. Keziah est un succube inspiré par littéralement tous les bishonens un peu salés des shojos, et Claire interagit avec lui comme toutes les héroïnes de Shojo, à coup de violence physique et d'insultes constantes, et c'est là que j'ai perdu toute once de sympathie pour elle. Je sais que c'est pas ce que j'étais sensée ressentir, et encore une fois je suis sans doute de mauvaise volonté, mais je trouvais Keziah plutôt sympa, dans les limites de son personnage. Certes il est grave opé pour coucher avec Claire dès les 20 premières secondes où elle lui tire dessus, mais c'est comme blâmer ton chat parce qu'il mange son vomi, pour lui ça a du sens, même si pour toi c'est dégueu. Bon ben voilà, c'est un succube à qui on reproche constamment d'être un succube, alors qu'il est respectueux et dans le consentement. Voilà l'un des endroits où Floriane Impala se prend les pieds dans le tapis : c'est un gentil succube suranné parce qu'il faut que l'héroïne et nous ayons envie de le pécho, mais pour l'amour du scénar ils ont les mêmes rapports que dans un Shojo. Je crois que Claire le traite même de pervers à un moment. Voilà l'autre endroit où l'autrice patauge : les dialogues. On dirait qu'elle mis au shaker des dialogues de manga avec ceux de toutes les séries de la CW et qu'elle a secoué. Personne ne parle comme ça. J'y crois à 0 moments, que ce soit les dialogues d'exposition, les interactions claquées de Claire avec Keziah ou ses conversations avec sa hiérarchie, non, rien de rien, non, rien n'est crédible. Et la narration ? Mais pas plus ! Chaque scène transpire l'idée que l'autrice se fait des lieux. Le coup de grâce pour moi est arrivé quand ils se retrouvent en boîte. Je me permets d'émettre une hypothèse : Floriane n'a jamais mis les pieds en boîte. Et je vais vous dire, c'est pas de là que j'écris ma tirade, un mojito à 14€ dans une main et un remix d'Imagine Dragons dans les oreilles, hein, c'est pas mon lieu préféré non plus, mais c'était quand même transparent. J'ai pas fini le roman, parce que c'est aussi ça le self-care. Encore une fois, je ne pense que pas que ce soit un mauvais roman. Je pense que ce serait une bonne fanfiction (allez je vais faire un pari et dire que Floriane IMPALA (j'insiste) a des oeuvres sur ao3 dans un certain fandom) Je pense que l'écriture manque de maturité, mais j'aimerais bien lire un de ses romans dans cinq ou six ans. Mais en attendant je revends le bouquin si ça vous intéresse.