Condamné à une peine à perpétuité pour le meurtre de son collègue, Darrell Standing, professeur d’agronomie, voit sa peine alourdie suite à une fausse déclaration de détention de dynamite, puis commuée en peine capitale pour l’agression d’un gardien. Astreint à cinq années de cachot, il doit subir les brimades du directeur de la prison, ainsi que de la part des geôliers.
Son seul réconfort, il le trouve en la personne de ses voisins de cellules : Jake Oppenheimer et Ed Morrell. Ce dernier va lui apprendre à résister à la torture de la camisole, grâce à la méthode dite de « La mort par raccourci », une sorte de sortie extra corporelle, qui va lui permettre non seulement de s’évader hors de l’étroitesse de son cachot, mais aussi de revivre ses vies antérieures.
Des vies placées sous le signe de la violence et de l’injustice qui se concluent pour certaines dans une mort violente.
Revivre ses incarnations va lui permettre de faire taire la douleur de son traitement en milieu carcéral et relativiser sur sa fin prochaine. Car désormais la mort, il la connaît… il sait qu’on en revient…
Cela surprendra sûrement plus d’un lecteur qu’un esprit rationaliste, adepte du matérialisme historique, tel que London s’adonne à des réflexions métaphysiques. Mais c’est oublier que cette thématique, il l’a exploré dans d’autres œuvres. Dans « L’appel sauvage », c’est le souvenir enfouit de son ancestralité de loup, hérité de la nuit des temps, qui permet au chien, Buck, de revenir à l’état sauvage.
Dans « Le Vagabond des étoiles », il avance l’hypothèse que l’âme dans une sorte d’atavisme, hérite et transmet certaines caractéristiques développées d’une incarnation à une autre. Ce qui expliquerait les dons hérités à la naissance, ainsi que la permanence de l’extrême brutalité du genre humain.
Au-delà de ces questions d’ordre métaphysique, il faut souligner les talents de conteur de Jack London. La qualité des reconstitutions lors des diverses incarnations revécues par Standing, la manière dont il arrive à intriquer ces dernières avec les scènes carcérales. Un retour aussi douloureux pour Standing que le lecteur qui n’a qu’une hâte : revivre un nouveau voyage astral avec lui.
Pamphlet anti-carcéral et conte métaphysique !
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