_lesmotsdesautres_- 20/05/2021

Profonde émotion et infinie justesse

On ne peut s’empêcher de se projeter en lisant le roman de Josie Silver. Qui n’a jamais eu un jour peur de perdre l’être aimé ? Qui n’a jamais craint l’absence ? Et ces quelques mots qu’il nous arrive de prononcer : « Si demain une telle tragédie m’arrivait je ne m’en remettrais jamais » . Et il y a Lydia. Cette femme qui un jour voit sa vie basculée lorsque son amoureux, Freddie, son futur mari, meurt dans un accident de voiture. Le roman de Josie Silver débute sur cet évènement et déjà nous avons le souffle coupé. C’est le déni, l’incompréhension, la révulsion, l’horreur qui se dessinent puis il y a les lendemains. La survie, les réveils, les premières fois sans l’autre, le regard des proches, celui des amis de Freddie, la compassion, l’odeur qui traine sur l’oreille, le parfum qui disparaît, les condoléances qui lui rappellent la réalité qu’elle préfère ignorer … . Josie Silver dépeint avec une profonde émotion et une infinie justesse les étapes du deuil, ce qui se joue dans l’esprit de Lydia mais aussi dans l’esprit de l’entourage qui se sent impuissant. Mais Les deux vies de Lydia Bird n’est pas uniquement un roman sur le deuil, c’est une histoire de reconstruction et de survivance. Lydia pour dormir doit prendre des somnifères. Est-ce l’effet du médicament ? Existe-t-il réellement un monde parallèle ? Devient-elle folle ? Toujours est-il qu’une fois endormie elle rejoint Freddie dans une seconde vie où son amoureux est toujours en vie, où les éléments entre la vie éveillée et celle-ci se raccordent . Il y a tout dans ce roman. De la perte à la renaissance, de l’amertume au pardon, du malheur à l’espoir … Nous nous imprégnons de toutes ces émotions sans jamais perdre de vue Lydia, le souffle du roman, cet être perdu qui page après page trouve la force de se relever