Quand la dictature du bonheur ne fait pas que des heureux.
Betty est une jeune serveuse suédoise au visage de cire qui vit dans un pays où l’on le bonheur fait autorité. Les autres émotions sont interdites. Pour le bien économique et social de la patrie, personne n’est autorisé de pleurer ni d’afficher une émotion contraire. Dans cette société dystopique, les gens tristes se voient prescrire des thérapies sous forme d’injection de sérum pour guérir de leur mal être. Peur et colère sont alors évincés. Les sujets ne peuvent plus se rebeller.
C’est lors d’une de cette expérience sous perfusion que Betty fait la connaissance de Berina, une jeune femme sous un masque de lapin, qui fait partie de la résistance. Une fois qu’elle aura fait partie du groupe des activistes, Betty va devenir Baby et se coiffer d’un masque de singe et découvrir que l’on peut vivre autrement, qu’elle n’est pas isolée.
Bim Eriksson construit une BD critique et corrosive sur la société. Avec un dessin brut et une ligne franche, des personnages aux épaules carrés et aux visages inexpressifs, elle installe un décor angoissant, lisse et d’une grande étrangeté. La dessinatrice suédoise crée une œuvre dystopique, certes, mais guère éloignée des tendances contemporaines de nos sociétés qui aborde le bonheur non plus comme un désir mais, notamment avec le développement personnel, comme un ordre.
C’est redoutable et grinçant !
La dictature du bonheur!
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