Lou Knox- 19/06/2022

Accords & désaccords

Salut ! L’exercice d’un retour de lecture d’une biographie, c’est pas la chose la plus évidente du monde. Lire une biographie, c’est à la fois flatter ta connaissance du sujet en te confortant dans ton égo, mais c’est aussi se confronter à la difficulté de comprendre l’intellectualisation du travail de l’artiste. (Ça reste mon avis, t’en fais ce que tu veux).

Philip Glass m’est apparu comme un compositeur de longs métrages que j’ai adoré au fil du temps (The Truman Show, The Hours, Candyman,…), en 2000, j’avais posé une fausse image sur son visage, à cause de sa parodie dans un des premiers épisodes de South Park et de fait, il symbolise toujours pour moi, ce compositeur de génie accessible et populaire. J’étais loin de me douter que ce côté accessible était en réalité un désavantage - qui l’empêche d’être reconnu par les grands pontes de la musique classique. Pourtant le karma de ce type paye, parce que sa popularité en fait aussi sa force. Précurseur de la musique avant gardiste new-yorkaise, sa singularité lui a permis de travailler avec et d’influencer de nombreux.ses artistes divers.es et varié.es (Bowie, Suzanne Vega, David Byrne). Glass a également séjourné à Paris au milieu des années 60, période pendant laquelle il a suivi une formation classique rude. C’est aussi une période pendant laquelle il bosse sur les mises en scène de Samuel Beckett, tout en s’inspirant de l’oeuvre de Cocteau (paye ta richesse quoi). Ami d’Allan Ginsberg et influencé par la spiritualité de Ravi Shankar, Philip Glass semble être cet espèce de témoin, riche de mille vies, qui a connu tous les styles et toutes les mutations artistiques de la seconde moitié du 20e siècle sans jamais sembler prendre le melon ni se fermer aux courants musicaux émergents de chaque décennie. Philip Glass te donne envie de graviter dans son monde, et pour se faire, t’offres des oeuvres aussi inclassables que différentes. C’est un des rares musicien à parvenir à me faire chialer, je te jure. Bref, j’aime Philip Glass d’amour et cette biographie est vraiment bien foutue ! Lecture ? Lecture !