Jmgruissan - 05/09/2021

Coup de cœur 🥇

Gabino Iglesias nous plonge, sans préavis, dans un univers que Tarentino ne pourrait renier. Violence extrême, dialogues percutants dans une ambiance déjantée. Donc un coup de cœur pour ce roman relativement court mais très dense en émotions. Pourtant, en peu de pages, Iglésias arrive aussi montrer la souffrance et la précarité des immigrés clandestins latinos aux USA. Une réalité, certes mondiale, pour tous les migrants, mais qui interroge sur les inégalités sociales de nos sociétés et sur nos devoirs envers les plus démunis. Gabino Iglesias, portoricain, et culturiste comme le montre la photo de couverture, touche toutes les facettes de nos vies. Fernando est un immigré clandestin mexicain, il vit à Austin en surveillant l’entrée d’un bar de nuit et en « dealant » pour un patron de la drogue local. Malgré sa situation hors la loi, sa vie se déroule sans problème particulier, jusqu’au jour où il est enlevé en pleine rue. Les kidnappeurs sont des membres d’une mara particulièrement violents, tatoués au possible et n’ayant aucune pitié. Assistant à la décapitation d’un de ses « collègues » de travail, Fernando sait que sa vie va être bouleversée et que des forces obscures sont à l’œuvre. Comme l’indique la quatrième de couverture, Fernando est un anti-héros poussé par les événements et les circonstances à faire des choses hors du commun. Un malfrat, toujours la peur au ventre, qui côtoie malgré lui des membres de la Mara Salvatrucha, des tueurs à gages, des exilés et surtout la Santa Muerte, symbole d’un mysticisme omniprésent dans les tatouages, les figurines et les prières. Un cocktail détonnant.