Une enquête sanglante, passionnante et parfois frustrante

L’année du cochon est le premier tome que j’ai lu du trio derrière le pseudonyme Carmen Mola. L’enquête est passionnante, on rentre vite dans le vif du sujet et l’intrigue (quoique surréaliste) est bien amenée. Les personnages sont facilement identifiables et ont des caractères bien définis, les descriptions des lieux sont très fournies et donnent un petit peu l’impression de voyager. Le rythme est excellent, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer et les « fausses pistes » sont bien amenées. Pourtant, les personnages sont aussi des stéréotypes et on sent à certaines remarques que les personnages féminins sont écrits par des hommes. La psychologie du suspect aurait pu être étoffée car de nombreux aspects sont à peine effleurés (Pourquoi ? Comment ? Quelles relations avec d’autres personnages ?), au détriment de descriptions très gores. Âmes sensibles s’abstenir ! A mon sens, certaines dimensions sont totalement superflues et n’enrichissent pas l’enquête (le cochon, comme animal est au centre de l’enquête mais les auteurs ne questionnent pas nécessairement notre rapport à leur élevage et leur consommation autrement que pour en faire du gore). Peut être que la traduction joue aussi sur la manière dont les scènes sont décrites, mais j’ai parfois eu l’impression de lire du littéral que du littéraire, avec des expressions idiomatiques qui ne seraient pas naturelles en français. En somme, une lecture haletante pour les estomacs bien accrochés qui ne souhaitent pas trop s’appesantir sur le « pourquoi » des personnages.