Coup de cœur pour une satire sociale noire et acerbe
L’écriture est sublime, saisissante et poétique. C’est brut et dérangeant. L’histoire est à la fois cruelle et pathétique.
C’est l’histoire d’une dystopie, qui ne semble pourtant pas si éloignée de notre monde actuel. Un monde où notre image compte plus que tout.
Une société qui prône la jeunesse et la beauté, coûte que coûte. Il faut bien présenter, toujours, tout le temps. Montrer son visage, tout le temps, partout. À outrance. Trouver le plus beau filtre, la plus belle pose.
Hasna, elle, sort à peine d’une chirurgie esthétique. Merci, Pôle Emploi. La chirurgie. Condition sine qua non pour garder ses maigres allocations chômage, pour espérer retrouver un emploi. Sans ça, elle aurait été radiée, sans aucune chance d’un futur moins nuageux.
Le visage encore bandé et boursouflé, elle rentre chez elle. Ses yeux lui font défaut, son cerveau tangue. Lui aussi, bandé et boursouflé, il a du mal à respirer, à fonctionner correctement.
Elle va essayer, de contourner les règles. Essayer de se sortir de cette sensation étrange de ne plus appartenir au monde. Sa réalité devient floue, elle ne reconnaît plus personne.
Elle va tenter de retrouver sa liberté, tenter de se libérer de cette terrible emprise. L’emprise de cette dictature de la beauté.
Au-delà de l’histoire, d’une puissance incroyable, c’est avant tout l’immense talent d’écriture de Camille Espedite qui m’a totalement conquise !
Voilà un court récit à lire et à déguster, sans modération !
Coup de cœur pour une satire sociale noire et acerbe
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