Léo est un beau jeune homme qui vit seul dans un petit appartement HLM. Il est ouvrier dans une imprimerie et partage sa vie très modeste avec un iguane prénommé Iggy. Victime d’un accident du travail et amputé de 2 doigts, il fait la connaissance de sa jolie voisine, Sibylle, une mère célibataire qui ne semble pas insensible à son charme. Mais Léo souffre d’un handicap invisible, qu’il s’évertue à dissimuler aux autres en permanence et qui complique terriblement sa vie quotidienne : il ne sait ni lire ni écrire. Il a bien appris (difficilement) à l’école mais dés qu’il est entré dans la vie active, il a tout oublié. Orphelin très tôt, il a été élevé par sa grand-mère, analphabète, et qui l’a plus ou moins consciemment maintenu dans cet état d’ignorance. Au contact de Sybille, Léo trouvera-t-il le courage de changer sa vie en apprenant à lire ? Sur le papier le roman de Cécile Ladjali est très prometteur, le sujet de l’illettrisme étant aussi passionnant qu’ignoré par la société moderne. Cela parait tellement incongru que quelqu’un ne puisse ni lire ni écrire. On imagine mal l’enfer que cela peut représenter pour celui qui ne peux pas se déplacer, ne peut pas faire ses courses, ne peut pas lire son courrier, remplir des papiers administratifs sans déployer des montagnes d’ingéniosité pour combler cette lacune. Malgré tout, le roman de Cécile Ladjali m’a déçu. D’abord, c’est écrit dans un style peu accessible, parfois presque abscond, c’est farci de métaphores et des périphrases parfois longues et ampoulées. Pour un livre sur l’illettrisme, c’est quand même le comble d’être difficile à lire ! Et puis il y a dans l’histoire de Léo un déterminisme assez déprimant. Le sort s’acharne sur Léo et ce qui lui arrive avec son travail, avec sa jolie voisine, n’a qu’un rapport assez lointain avec sa condition d’illettré. Ce que je veux dire c’est que le destin douloureux de Léo n’est pas forcément conditionné par son handicap, la vie est une chienne parfois, peu importe qu’on sache lire ou pas, c’est juste encore pire dans son cas. Il ya quelque chose de très pessimiste dans ce roman qui me déçoit, comme si l’illettrisme était un état intangible, alors que je reste persuadée qu’on peut apprendre à tout âge, qu’il n’y a pas de fatalité. Et puis le personnage du voisin est étrange, je ne l’ai pas compris et je n’ai pas compris son utilité dans l’histoire. J’attendais beaucoup plus et beaucoup mieux d’«Illétré » au regard de son sujet, c’est vraiment dommage…
Prometteur mais décevant
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