OrtieCannibale- 12/06/2024

Mi figue mi raison

Dans cet essai il y a du bon comme du moins bon. Il a de bonnes analyses qui permettent de montrer les incohérences du développement personnel (prétention à se connaître soi-même, établissement d’un modèle unique pour être heureux malgré la diversité des êtres humains) : en somme les paradoxes inhérents à une telle démarche sont bien soulignés. En revanche on peut lui reprocher quelques analyses un peu trop à charge ou qui manque d’appui. J’ai été particulièrement choqué par l’analyse psychanalytique de la dépression dont je pense on pourrait se passer. Les consommateurs du développement personnel sont infantilisés (alors même qu’on reproche aux coachs de faire de même). Mais surtout, un point qui m’a dérangé c’est que l’autrice semble baigner dans la psychanalyse. À chacun ces goûts, mais à quoi bon démontrer l’inutilité du développement personnel si c’est pour impliquer que la psychanalyse pourrait nous rendre plus heureux ? À quoi bon substituer une illusion par une autre ? Mais j’ai regagné en intérêt pour la lecture de ce livre à partir de la troisième partie qui est vraiment riche philosophiquement. On a de belles analyses et cette partie offre des clés pour tenter de contrecarrer les recettes toutes faites du développement personnel et invite à trouver soi-même sa voie du bonheur, en s’inspirant ou non de certaines philosophies (ici pas d’injonctions, juste des pistes ouvertes).