Immortels

Il y a presque un an que j'ai quitté Jean-Baptiste Adamsberg à son retour du Quebec… Le revoici à Paris où il se retrouve avec deux gars égorgés Porte de la Chapelle. Des dealers probablement, mais Adamsberg pressent qu’il s’agit d’autre chose qu’un simple trafic de drogue et résiste à son collègue des stups qui voudrait bien reprendre l’affaire. Les premières conclusions du légiste le confortent dans son idée car le Dr Ariane Lagarde (une vieille connaissance) affirme que le meurtrier serait une meurtrière. Bien entendu, toute l’équipe du commissaire n’est pas forcément sur la même longueur d’ondes, il y a même un « nouveau » le lieutenant Veyrenc de Bihc, un gars bizarre, brun et roux à la fois, qui parle en alexandrins, et dont la présence dérange au plus haut point Adamsberg, ravivant des souvenirs d’enfance qui auraient mieux fait de rester au Béarn… Du côté vie privée, ça ne va pas fort non plus. Adamsberg et Camille c’est plus ou moins fini, le commissaire en étant réduit à garder son fils, Tom, lorsque la violoniste est de concert, ici ou ailleurs. En Normandie par exemple, où Adamsberg va rencontrer des hommes inquiets, ne comprenant pas pourquoi quelqu’un s’acharne à tuer des cerfs majestueux pour en sortir le cœur et le bousiller… Bon, un roman de Fred Vargas ne se résume pas, il se lit… avidement, avec délectation. On tourne les pages, on est happé par l’univers créé par l’auteure, admiratif de son inventivité, on tente de ne pas tomber dans les pièges qu’elle nous tend, on tremble pour les personnages qu’on a appris à connaître et à aimer avec tous leurs défauts, on se lance dans une course contre la montre mortelle avec pour seul guide un chat, La Boule, qui pourtant, dort presque 24 heures sur 24… Pour ce qui me concerne, je suivrais Adamsberg et La Boule jusqu’au bout du monde ! Cette enquête est passionnante, intelligente, érudite. Un très grand plaisir de lecture.