Avec ce court roman, l'auteure met le doigt sur l'âpre réalité de toutes ces femmes chinoises, qui, penchées sur leur machine à coudre, passent leur vie à produire des chemises, des tee shirt ou des robes, pour un occident ignorant ou ne voulant pas connaître les conditions de vie de toutes ces petites mains.
En vérité, toute l'histoire tragique de Mei est contenue dans la façon d'écrire de l’auteure, à la fois tout en délicatesse et désespérance, sensibilité et souffrance. Dans sa prose, il y a un ton incantatoire, où, une rythmique saccadée creuse un sillon de vie mettant à jour des pierres d'émotion qui s'arqueboutent contre une réalité épuisante et sans espoir. Cependant, sa plume n'est pas que cela, elle penche aussi sous le vent de la poésie du haïku japonais, par son côté raccourci. D'ailleurs, Sophie Van Der élague le superflu, elle écrit à l'os, directement dans le dur, comme un long cri de rage, puis d'amour et encore de rage ! Un cri à l'allure universelle. Le côté imprégnation de l'histoire dans l'écrit m'a rappelé le magnifique roman de Carole Martinez, La terre qui penche... Suite de la critique sur : https://vistemboirs.blogspot.com/search?updated-max=2019-06-28T07:53:00-07:00&max-results=1&start=35&by-date=false&m=0
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